Résumé de la décision
La SNC de Val, assujettie au régime réel simplifié de TVA, n'a pas souscrit les déclarations annuelles récapitulatives de TVA pour les exercices 2010, 2011 et 2012, malgré une mise en demeure. Suite à une vérification de comptabilité, l'administration fiscale a imposé des rappels de TVA avec une majoration de 40 % pour défaut de déclaration. La cour administrative d'appel de Lyon a rejeté l'appel du ministre de l'action et des comptes publics, confirmant que la majoration devait s'appliquer uniquement sur la différence entre les droits de TVA dus et les acomptes déjà versés. Le ministre se pourvoit en cassation, mais la décision de la cour est maintenue.
Arguments pertinents
1. Absence de dépôt des déclarations : La cour a constaté que la SNC de Val n'avait pas déposé les déclarations requises, ce qui a entraîné l'application de la majoration de 40 % prévue par la loi. La cour a jugé que cette majoration était justifiée par le manquement déclaratif.
2. Application de la majoration : La cour a précisé que la majoration de 40 % devait être appliquée uniquement sur le montant des droits de TVA dus, après déduction des acomptes trimestriels déjà versés. Cela signifie que la majoration ne s'applique pas sur le montant total des rappels, mais sur la différence entre les droits dus et les acomptes.
> "La majoration prévue au b du 1 de l'article 1728 du code général des impôts [...] devait être appliquée au seul montant résultant de la différence entre les droits de taxe sur la valeur ajoutée dus par la SNC de Val [...] et les droits d'ores et déjà acquittés par le contribuable."
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 287 : Cet article impose aux redevables de la TVA de soumettre des déclarations dans un délai fixé. Les redevables sous le régime simplifié doivent déclarer la taxe due et les acomptes trimestriels. L'absence de déclaration entraîne des conséquences fiscales.
> "Tout redevable de la taxe sur la valeur ajoutée est tenu de remettre au service des impôts [...] une déclaration conforme au modèle prescrit par l'administration."
2. Code général des impôts - Article 1728 : Cet article établit les majorations applicables en cas de défaut de production de déclarations. La majoration de 40 % est spécifiquement prévue pour les cas où la déclaration n'est pas déposée dans les délais après mise en demeure.
> "Le défaut de production dans les délais prescrits d'une déclaration [...] entraîne l'application, sur le montant des droits mis à la charge du contribuable [...] d'une majoration de : [...] b. 40 % lorsque la déclaration ou l'acte n'a pas été déposé dans les trente jours suivant la réception d'une mise en demeure."
3. Interprétation des majorations : La décision souligne que la majoration ne doit pas être appliquée de manière globale sur le montant total des rappels, mais doit être calculée sur la base des droits dus après prise en compte des acomptes. Cela reflète une approche proportionnelle et équitable dans l'application des pénalités fiscales.
> "Il suit de là qu'après avoir relevé que la SNC du Val [...] n'avait pas déposé la déclaration récapitulative annuelle [...] la majoration [...] devait être appliquée au seul montant résultant de la différence entre les droits de taxe sur la valeur ajoutée dus [...] et les droits d'ores et déjà acquittés."
Cette décision illustre l'importance de la conformité déclarative et les conséquences fiscales qui en découlent, tout en précisant les modalités de calcul des pénalités en cas de manquement.