Résumé de la décision
La décision concerne un litige fiscal entre M. et Mme A... et l'administration fiscale relatif à la cotisation d'impôt sur le revenu pour l'année 2010. L'administration fiscale avait établi la cotisation sur la base d'une erreur de saisie informatique qui portait à 170 867 euros un montant déclaré par le contribuable de 270 867 euros. Après une rectification, le revenu imposable a été porté à 274 526 euros. Le tribunal administratif a déchargé M. et Mme A... de la cotisation supplémentaire en raison de la prescription du droit de reprise de l'administration, ce que le ministre a contesté en appel. La cour administrative d'appel a confirmé cette décision, entraînant le pourvoi du ministre de l'action et des comptes publics, rejeté par la cour.
Arguments pertinents
1. Délai de reprise : La cour a jugé que le délai spécial de reprise de deux ans, prévu par l'article L. 169 du livre des procédures fiscales, s'applique en cas d'erreur de saisie par l'administration fiscale, ce qui a été considéré comme une "insuffisance d'imposition" au sens de l'article L. 168 du même code.
> "En jugeant que le délai spécial de reprise de deux ans... s'appliquait lorsque l'insuffisance d'imposition résulte d'une erreur de saisie par les services fiscaux... la cour n'a pas commis d'erreur de droit."
2. Légalité de la décharge : Le tribunal a conclu que le droit de reprise de l'administration était prescrit, ce qui a entraîné la décharge de la cotisation supplémentaire d'impôt sur le revenu, renforçant ainsi le droit des contribuables.
Interprétations et citations légales
- Interprétation du droit de reprise : Selon l'article L. 169 du livre des procédures fiscales, l'administration peut reprendre une imposition dans un délai de trois ans à partir de l'année d'imposition, mais ce délai est réduit à deux ans si le contribuable est adhérent à un centre de gestion agréé, lorsque des conditions spécifiques sont remplies.
> Livre des procédures fiscales - Article L. 169 : "Pour l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés, le droit de reprise de l'administration des impôts s'exerce jusqu'à la fin de la troisième année... / Par exception... s'exerce jusqu'à la fin de la deuxième année... lorsque le contribuable est adhérent d'un centre de gestion agréé..."
- Erreur d'imposition : L'article L. 168 définit les erreurs d'imposition comme des insuffisances ou inexactitudes qui peuvent être corrigées par l'administration. La cour a interprété que même les erreurs de saisie par l'administration entrent dans ce cadre.
> Livre des procédures fiscales - Article L. 168 : "Les omissions totales ou partielles constatées dans l'assiette de l'impôt, les insuffisances, les inexactitudes ou les erreurs d'imposition peuvent être réparées..."
Cette décision souligne l'importance des délais de prescription et de la qualification des erreurs d'imposition, en garantissant que les contribuables ne puissent pas être pénalisés indéfiniment pour des erreurs commises par l'administration fiscale.