Résumé de la décision
La présente décision concerne un litige entre Mme B... et l'Office national des forêts (ONF) relatif à une convention d'occupation d'un terrain située dans la forêt de Sainte-Rose. La convention, autorisant Mme B... à exploiter un établissement de restauration, avait une durée déterminée se terminant le 30 juin 2016, avec une clause interdisant la tacite reconduction. Mme B... a demandé le renouvellement de cette convention en décembre 2015, mais l'ONF a refusé sa demande en mai 2016. Mme B... a alors saisi le tribunal administratif pour contester cette décision et a demandé la suspension de cette dernière, ainsi que la poursuite des relations contractuelles. Le juge des référés a accédé à sa demande, mais ce jugement a été contesté par l'ONF. Le Conseil d'État a annulé l'ordonnance du juge des référés, a jugé la demande de Mme B... irrecevable, et a rejeté les demandes financières des parties.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande : Le Conseil d'État a conclu que la demande de suspension présentée par Mme B... était dépourvue d'objet, car elle avait été introduite après l'expiration de la convention, prévue pour le 30 juin 2016. "La demande était dès lors, en tout état de cause, dépourvue d'objet dès son introduction et n'était par suite pas recevable."
2. Compétence du juge : Bien que le juge du contrat soit compétent pour connaître de la validité du refus de renouvellement, le Conseil d'État a souligné la nécessité de vérifier que la demande de suspension était recevable dès sa présentation.
3. Rejet des demandes financières : Le Conseil a classé les demandes de mise à charge au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative comme irrecevables, en considérant que l'ONF n'était pas partiellement perdant dans cette instance.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article régit les mesures de référé et le cas de Mme B...visait à faire valoir une suspension de la décision de l’ONF. Il stipule que "le juge des référés peut ordonner toutes les mesures nécessaires à la protection des droits des parties". Le Conseil d'État a cependant jugé que la demande ne pouvait être accueillie, car elle avait perdu son objet.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article concerne les frais irrépétibles. Le Conseil d'État a interprété qu'aucune des parties n'était la partie perdante, justifiant ainsi le rejet des demandes de condamnation financière réciproques.
Conclusion
Cette décision illustre l'importance de la recevabilité des demandes dans le cadre des procédures de référé et souligne le rôle du juge dans l'évaluation de la pertinence des demandes au regard des faits et des délais prescrits. Les parties doivent être attentives à la clarté de leurs demandes et aux implications temporelles des contrats, en particulier lorsque des clauses précisent les modalités de renouvellement.