Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. et Mme C... ont contesté des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales imposées par l'administration fiscale au titre de l'année 2011, suite à une annulation des titres reçus lors d'une plus-value d'apport de titres réalisée en 2010. Le ministre de l'action et des comptes publics a formé un pourvoi en cassation contre un arrêt de la cour administrative de Versailles qui avait rejeté son appel, confirmant une décision antérieure du tribunal administratif de Montreuil. La Cour a décidé de rejeter le pourvoi, considérant que l'administration fiscale avait été correctement informée de la représentation des contribuables par leur avocat, et a condamné l'État à verser une indemnité à M. et Mme C...
Arguments pertinents
1. Notification de la proposition de rectification : La cour administrative a jugé que la proposition de rectification, expédiée au domicile de M. et Mme C..., n'avait pas été régulièrement notifiée car l'administration fiscale n'avait pas envoyé le document au représentant désigné. La cour a établi que la désignation du représentant par les contribuables était effective bien que non conforme aux procédures formelles prescrites par la loi.
2. Élection de domicile : En se basant sur le courrier de Me B... D... du 18 juillet 2011, la cour a conclu que ce dernier avait été informé du transfert de domicile des contribuables à Londres et se posait en tant que représentant fiscal, entraînant ainsi une élection de domicile à son cabinet. La Cour a affirmé que l'administration fiscale devait se conformer à cette désignation, même en l'absence d’une demande formelle en vertu de l'article 164 D du Code général des impôts.
Interprétations et citations légales
1. Article 164 D du Code général des impôts : Cet article stipule que "les personnes physiques exerçant des activités en France ou y possédant des biens, sans y avoir leur domicile fiscal... peuvent être invitées... à désigner dans un délai de quatre-vingt-dix jours... un représentant en France autorisé à recevoir les communications relatives à l'assiette, au recouvrement et au contentieux de l'impôt". Cela souligne que la désignation du représentant est une obligation pour l'administration fiscale lorsqu'elle prend connaissance de cette désignation.
2. Règles de notification : La cour a déterminé que, bien que l'administration ait envoyé la proposition de rectification à l'adresse des contribuables, celle-ci n'était pas valable en raison de leur désignation d'un représentant. Selon la jurisprudence, "la notification de la proposition de rectification au domicile du contribuable est toutefois réputée régulière s'il est établi que le pli de notification a été effectivement retiré" (article L. 57 du livre des procédures fiscales).
En somme, la décision illustre l'importance du respect des droits des contribuables relatifs à la notification et la représentation fiscale, confirmant que l'administration doit agir conformément aux désignations de représentants même en l'absence d'une procédure formelle.