Résumé de la décision
La société d'exploitation des aéroports de Rennes et Dinard (SEARD) a contesté des décisions fiscales relatives à la cotisation foncière des entreprises (CFE) pour l'année 2011, concernant les aéroports de Rennes-Saint-Jacques et de Dinard-Pleurtuit. Après que la cour administrative d'appel de Nantes a annulé des jugements précédents ayant accordé une réduction de cette cotisation, la SEARD a porté l'affaire devant le Conseil d'État. Toutefois, en mars 2019, le ministre des finances a accordé à la SEARD un dégrèvement partiel de la cotisation contestée. Par conséquent, le Conseil d'État a décidé qu'il n'était pas nécessaire de statuer sur le pourvoi et a mis à la charge de l'État une somme de 1 500 euros à verser à la SEARD au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Absence de nécessité de statuer : Le Conseil d'État a souligné que, en raison du dégrèvement accordé par le ministre, il n'y avait plus lieu de se prononcer sur le pourvoi. Cette décision repose sur l'idée que les recours peuvent devenir obsolètes une fois qu'une solution amiable a été trouvée entre les parties. Le Conseil précise : « Il n'y a, par suite, pas lieu de statuer sur les conclusions du présent pourvoi tendant à l'annulation de l'arrêt de la cour administrative d'appel de Nantes. »
2. Délégation de service public : Le rapport met en exergue le cadre juridique des aéroports, qui furent initialement gérés par des CCI avant d'être transférés à la région Bretagne, et ensuite exploités par la SEARD via une convention de délégation de service public. Ce transfert de propriété et de gestion a des implications sur la fiscalité à appliquer, illustrant ainsi la complexité des relations entre entités publiques et privées.
Interprétations et citations légales
- Code général des impôts - Article 1498 : Cet article est fondamental pour la détermination de la cotisation foncière des entreprises, en précisant les méthodes d'évaluation applicables. Dans cette affaire, la SEARD a contesté la méthode d'appréciation comptable et a demandé une évaluation par la méthode d'appréciation directe prévue au 3° de cet article.
- Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article prévoit que, dans les litiges où l'État est partie perdante, les frais de justice peuvent être mis à sa charge. La décision du Conseil d'État de condamner l'État à verser 1 500 euros à la SEARD est conforme à cette disposition, en reconnaissant les frais encourus par la société dans le cadre de son action devant les juridictions administratives.
En conclusion, cette décision illustre non seulement la complexité du droit fiscal dans le cadre de l'administration publique, mais aussi le mécanisme prévalent de résolution des litiges fiscaux entre des acteurs aussi variés que les CCI, les collectivités territoriales, et des sociétés privées opérant sous délégation de service public.