Résumé de la décision :
La décision concerne Mme A...B..., candidate à l'assemblée de Guyane lors des élections du 8 décembre 2015. Son compte de campagne a été rejeté par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) en raison d'un manquement substantiel, à savoir des dépenses directement réglées par elle qui ont enfreint les règles du financement des campagnes électorales. En conséquence, le juge de l'élection a déclaré Mme A...B... inéligible pour une durée d'un an à compter de la décision.
Arguments pertinents :
1. Rejet du compte de campagne : La CNCCFP a rejeté le compte de campagne de Mme A...B... après avoir constaté qu'elle avait inscrit 13 207 euros de dépenses directement réglées par elle, représentant 70,49 % du total des dépenses. Ce rejet est fondé sur l'article L. 52-15 du Code électoral, qui permet à la commission de saisir le juge de l'élection en cas de non-respect des délais ou des règles de dépôt.
2. Manquement caractérisé : Il a été déterminé que le manquement était substantiel et délibéré, ce qui justifie l'application de l'article L. 558-14 du Code électoral, autorisant une déclaration d'inéligibilité. Le juge a donc pris en compte le caractère délibéré de l'infraction ainsi que la gravité de celle-ci lors de sa décision.
3. Inéligibilité : La décision stipule que Mme A...B... est déclarée inéligible pour un an, signifiant que son manquement aux règles de financement des campagnes électorales est suffisamment grave pour influer sur sa capacité à se présenter à des élections futurs.
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 52-4 du Code électoral : Cet article indique que tout candidat doit déclarer un mandataire pour gérer ses finances électorales avant la date d'enregistrement de sa candidature, soulignant l'importance des procédures de transparence. Extrait : « Tout candidat à une élection déclare un mandataire [...] au plus tard à la date à laquelle sa candidature est enregistrée. »
2. Article L. 52-15 du Code électoral : Ce texte établit les conditions dans lesquelles un compte de campagne peut être rejeté et la procédure à suivre en cas de non-conformité. La décision précise que « la commission saisit le juge de l'élection » lorsque des irrégularités sont constatées.
3. Article L. 558-14 du Code électoral : Cet article stipule que « Peut être déclaré inéligible pendant un an » un candidat dont le compte a été rejeté pour des motifs justifiés. Cela confirme que des manquements substantiels, en particulier ceux de nature délibérée, peuvent entraîner des sanctions, comme l'inéligibilité, renforçant ainsi l'intégrité du processus électoral.
Conclusion :
La décision met en lumière la rigueur des réglementations sur le financement des campagnes électorales et souligne la responsabilité des candidats dans la gestion de leurs comptes. En déclarant Mme A...B... inéligible, le juge a appliqué la loi de manière stricte pour maintenir les standards d'éthique auxquels doivent adhérer les candidats aux élections.