Résumé de la décision
La société VOA Verrerie d'Albi a introduit un pourvoi en cassation contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Bordeaux. Ce pourvoi vise annulé l'article 3 de cet arrêt qui a statué sur l'inclusion dans la cotisation foncière des entreprises (CFE) de plusieurs éléments, notamment des cuves de stockage et des systèmes techniques. Le Conseil d'État a admis le pourvoi concernant les aspects relatifs à l'inclusion dans l'assiette de la CFE des cuves de stockage, du réseau informatique, du système de sécurité incendie, du système de traitement de l'air, et des murs anti-bruit, tout en refusant le surplus des conclusions du pourvoi.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit concernant la charge de la preuve : La société soutient qu'il y a eu une erreur de droit dans la répartition de la charge de la preuve, l'arrêt ayant imposé à la société de prouver le caractère exagéré des impositions.
2. Méconnaissance des dispositions fiscales : Elle allègue que la cour n’a pas correctement appliqué l’article L. 80 A du livre des procédures fiscales en ne vérifiant pas si certaines exonérations étaient applicables. À titre d’exemple, la cour aurait dû examiner l'interprétation de la loi par l'administration et l'application de l'instruction 6 C6112 du 15 décembre 1998.
3. Inclusion incorrecte dans l'assiette de l'impôt : La société conteste la décision sur les travaux d'entretien et d'aménagement, arguant que l'assiette de l'impôt a été inaccuratement définie en incluant le prix de revient de divers travaux dans le compte 2135.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 822-1 du code de justice administrative :
Ce texte précise que "Le pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat fait l'objet d'une procédure préalable d'admission." C'est une condition essentielle qui pose les bases du contrôle de
l'intérêt à agir et de la recevabilité des moyens soulevés. Dans cette affaire, le Conseil d'État a procédé à une évaluation minutieuse des moyens pour déterminer leur pertinence.
2. Article L. 80 A du livre des procédures fiscales :
Ce texte permet notamment à une entreprise de se prévaloir des instructions administratives pour contester des impositions. La société a signalé une insuffisance dans l'appréciation de la cour vis-à-vis de ce texte, en ce qu'elle aurait dû déterminer si les cuves à stockage pouvaient bénéficier de cette exonération en raison de leur capacité inférieure à 100 m³.
3. Article 1518 A du code général des impôts :
Cet article concerne les exonérations possibles au titre de la CFE. La contestation de la société sur l'inclusion de certains matériels dans l'assiette de la CFE repose sur l'interprétation de cet article, se questionnant sur la différenciation entre les immobilisations réalisées et les actifs associés aux bâtiments.
En somme, le Conseil d'État a opté pour une admission partielle du pourvoi, signifiant une reconnaissance de certaines erreurs potentielles dans l'appréciation des faits et de la législation par la cour administrative d'appel, reflétant ainsi un équilibre entre le respect des procédures et l'application des dispositifs fiscaux en question.