Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi en cassation de la société Mayotte Channel Gateway (MCG) contre une ordonnance du tribunal administratif de Mayotte. La société MCG demandait l'annulation de cette ordonnance qui avait enjoint à CMA Terminals Mayotte de lui délivrer une autorisation d’occupation temporaire pour exercer son activité dans l’enceinte portuaire de Longoni. Le Conseil d'État a admis le pourvoi de la société MCG uniquement sur l'article 3 de l'ordonnance contestée, tout en rejetant les autres moyens avancés.
Arguments pertinents
Dans sa décision, le Conseil d'État a soulevé plusieurs points juridiques clés :
1. Irrégularité de procédure : La société MCG soutenait que le juge des référés n'avait pas respecté le principe d'une audience publique, arguant que cette absence constituait une irrégularité. Le Conseil d'État a souligné que l'absence d'audience publique doit être suffisamment motivée.
2. Dénaturation de la lettre du 1er juin 2020 : Le Conseil a examiné la façon dont le juge avait interprété cette lettre, notant une erreur en considérant cette lettre comme une décision de refus d'une autorisation d'occupation temporaire.
3. Conditions d'urgence et de doute sérieux : La décision a mis en lumière les erreurs de droit commises en se basant sur des éléments tels que la suppression d'emplois pour établir l'urgence, ainsi que sur l'existence d'un contentieux distinct pour juger le doute sérieux sur la légalité de la décision attaquée.
4. Injonction contestée : Le Conseil d'État a jugé que la demande d'injonction pourrait ne pas être admissible, ce qui a également été un point essentiel dans le raisonnement du jugement.
Comme le rappelle l’article L. 822-1 du code de justice administrative : "Le pourvoi en cassation devant le Conseil d'État fait l'objet d'une procédure préalable d'admission. L'admission est refusée par décision juridictionnelle si le pourvoi est irrecevable ou n'est fondé sur aucun moyen sérieux".
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État a appliqué plusieurs principes juridiques issus des textes suivants :
- Code de justice administrative - Article L. 822-1 : Cet article établit la procédure d'admission des pourvois en cassation, soulignant l'importance de porter des moyens sérieux et fondés. Le Conseil a explicitement évoqué cet article pour justifier l'admission du pourvoi concernant l'article 3 de l’ordonnance.
- Code général de la propriété des personnes publiques : Bien que le texte de cet article ne soit pas cité explicitement dans le passage fourni, il est sous-entendu que les dispositions concernant la propriété publique et l'occupation temporaire peuvent être déterminantes dans l'appréciation de la légalité des actes administratifs.
En conclusion, la décision met en lumière les exigences relatives à la procédure d'admission des pourvois, ainsi que l'importance de la motivation dans les décisions de justice administrative. Le Conseil d'État reconnaît que certains moyens peuvent soulever des questions suffisamment sérieuses pour autoriser une réévaluation de la décision du tribunal administratif, notamment en matière d'injonction et de respect de l'audience publique.