Résumé de la décision
M. B... a soumis une question prioritaire de constitutionnalité concernant l'article 7 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l'aide juridictionnelle. Il soutenait que cette disposition ne permet pas à tous les justiciables de bénéficier d'un avocat en cassation, ce qui violerait le droit à un procès équitable et à un recours juridictionnel effectif. Toutefois, le juge a constaté que les dispositions contestées visent à garantir l'effectivité du droit au recours pour les personnes aux ressources insuffisantes et que la question n'était pas nouvelle ni sérieuse. Ainsi, il a décidé qu'il n'y avait pas lieu de la renvoyer devant le Conseil constitutionnel.
Arguments pertinents
1. Droit à une procédure équitable : M. B... a soutenu que l'article 7 de la loi du 10 juillet 1991 porte atteinte aux droits garantis par la Constitution, notamment en ce qui concerne le droit à un procès équitable. Le juge a cependant conclu que ces dispositions ne méconnaissent pas cet principe, car elles visent à garantir l'accès à la justice pour ceux dont les ressources sont insuffisantes. Le juge a déclaré : "le dispositif d'aide juridictionnelle a pour objet de garantir l'effectivité du droit au recours juridictionnel."
2. Remboursement des frais : Même si l'aide juridictionnelle est refusée, le demandeur peut obtenir le remboursement des frais encourus si le juge fait droit à son action. Cette disposition renforce la position du justiciable face aux frais de justice et assure ainsi la protection effective de ses droits.
3. Absence de caractère sérieux : Le juge a également noté que le grief tiré des articles de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen n'était pas suffisamment précis pour en apprécier le bien-fondé. Il a donc conclu que la question posée par M. B... ne présentait pas un caractère sérieux.
Interprétations et citations légales
- Ordonnance n° 58-1067 (Article 23-5) : Authorise le Conseil d'État à soulever une question prioritaire de constitutionnalité concernant la violation des droits et libertés garantis par la Constitution, conditionnée par l'applicabilité de la disposition au litige, l'absence d'une décision antérieure de conformité et le caractère sérieux de la question. Ceci est prouvé par :
> "Le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution peut être soulevé...".
- Loi n° 91-647 (Article 7) : prévoit que l'aide juridictionnelle est accordée sous certaines conditions, notamment que l'action du justiciable ne soit pas manifestement irrecevable. Cette loi est interprétée comme un mécanisme de contrôle pour l'assurance d'une bonne administration de la justice :
> "L'aide juridictionnelle est refusée au demandeur si aucun moyen de cassation sérieux ne peut être relevé."
Ces articles reflètent une volonté législative de préserver l'accès à la justice tout en évitant les abus du système d'aide juridictionnelle. Les décisions judiciaires, y compris celles en matière de cassation, doivent donc être soutenues par des arguments solides pour être éligibles à cette aide.