Résumé de la décision
La décision concerne un litige entre la société d'études et de développement patrimonial de la RATP et la ministre de la cohésion des territoires, portant sur l'assujettissement à la redevance pour création d'un centre de traitement de données à Bagneux, en Ile-de-France. Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise avait prononcé la décharge de cette redevance. La ministre fait appel de ce jugement, qui est annulé par le Conseil d'État, qui renvoie l'affaire devant le tribunal administratif.
Arguments pertinents
1. Base législative et contexte : Le Conseil d'État se fonde sur l'article L. 520-1 du code de l'urbanisme, qui stipule que la redevance est applicable à la construction de divers types de locaux, y compris ceux destinés au stockage, et qui renvoient à l'article 231 ter du code général des impôts.
2. Erreur de droit : Le tribunal administratif a commis une erreur en ne tenant compte que de la qualification d'« établissement industriel » selon l'article 1499 du code général des impôts, sans examiner si les locaux étaient véritablement destinés à l'entreposage de produits, ce qui est essentiel pour établir leur nature et déterminer leur éligibilité à la redevance. Le Conseil d'État conclut que "le tribunal administratif a entaché son jugement d'une erreur de droit".
Interprétations et citations légales
1. Interprétation des locaux de stockage : Selon le III de l'article 231 ter du code général des impôts, les locaux de stockage sont définis comme "des locaux ou aires couvertes destinés à l'entreposage de produits, de marchandises ou de biens qui ne sont pas intégrés topographiquement à un établissement de production". Cette définition est cruciale pour déterminer si les locaux concernés peuvent être considérés comme des locaux de stockage au sens de la redevance.
2. Erreurs dans l’application des articles : L'application erronée des articles de loi se concentre sur l'article L. 520-1 du code de l'urbanisme, qui prévoit l'assujettissement à la redevance en fonction de la nature des locaux construits. Le Conseil d'État souligne qu'il est impératif de "rechercher si [les locaux] constituaient des locaux destinés à l'entreposage... au sens du 3° du III de l'article 231 ter", ce qui n'a pas été fait dans la décision du tribunal administratif.
3. Conclusion sur les parties et frais : En vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, le Conseil d'État précise que les frais de l'État ne sont pas à la charge du perdant dans cette instance, renforçant ainsi la notion que le présent litige ne s'est pas soldé par une condamnation de l'État.