Résumé de la décision
La société Technicolor a contesté une décision administrative concernant la déductibilité des déficits selon les dispositions de l'article 209 du code général des impôts. La question portait sur l'application rétroactive des dispositions issues de la loi du 29 décembre 2016, remplaçant celles de la loi du 29 décembre 2012. Le Conseil d'État a décidé de rejeter la requête, affirmant que la nouvelle rédaction, déclarée conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel, s'est substituée rétroactivement à l'ancienne rédaction.
Arguments pertinents
Le Conseil d'État s'appuie sur plusieurs éléments juridiques pour justifier le rejet de la requête :
1. Caractère interprétatif de la loi de 2016 : La cour souligne que la loi du 29 décembre 2016 a été adoptée pour clarifier les dispositions relatives à la majoration du plafond d'imputation des déficits. Elle précise que le II de l'article 17 de cette loi confère un caractère interprétatif à la nouvelle rédaction, ce qui signifie qu’elle doit s'appliquer comme si elle était toujours en vigueur depuis l’origine.
Citation : « … la rédaction de ces dispositions issue de la loi de finances pour 2017 s'y est rétroactivement substituée et doit ainsi être regardée comme celle en vigueur à la date à laquelle les commentaires litigieux ont été publiés. »
2. Applicabilité des nouvelles dispositions : Le Conseil d'État rappelle que l’interprétation adoptée est nécessaire pour lever l’ambiguïté, dans le respect de la décision du Conseil constitutionnel qui a validé le caractère interprétatif de la nouvelle législation.
Citation : « Le Conseil constitutionnel a jugé que, dans le but de lever toute ambiguïté sur la détermination des sociétés bénéficiaires de la majoration… »
Interprétations et citations légales
La décision fait référence à plusieurs textes législatifs :
- Code général des impôts - Article 209 : Ce texte établit le cadre pour la déduction des déficits par les sociétés, spécifiquement ses sections sur le plafond d'imputation des déficits et leur majoration en cas d'abandon de créance.
Citation : « "Sous réserve de l'option prévue à l'article 220 quinquies, en cas de déficit subi pendant un exercice, ce déficit est considéré comme une charge de l'exercice suivant…" » (Article 209, al. 3).
- Loi n° 2012-1509 du 29 décembre 2012 : Première rédaction qui a introduit la limitation à 1 000 000 euros pour les déficits d'imputation.
- Loi n° 2016-1917 du 29 décembre 2016 : Cette loi remplace certaines dispositions de la loi de 2012 et précise le traitement des abandons de créances, incluant le caractère interprétatif qui lui est conféré.
Citation : « Les dispositions du I ont un caractère interprétatif. » (Article 17, II).
En conclusion, la décision du Conseil d'État est fondée sur l'application des règles mises à jour pour garantir l'harmonisation et l’interprétation claire des textes fiscaux, en bénéficiant d’un cadre légal validé par les plus hautes institutions juridiques.