Résumé de la décision :
Dans cette affaire, Mme A... contestait une décision de la cour administrative d'appel de Marseille qui avait confirmé la réintégration de dépenses de travaux dans ses bases imposables d'impôt sur le revenu, requalifiant ces travaux en reconstruction non déductible. L'administration fiscale avait remis en cause le caractère déductible des dépenses, arguant qu'elles venaient d'une opération de reconstruction. Le Conseil d'État a rejeté le pourvoi de Mme A..., confirmant que la cour avait correctement appliqué la loi et que les travaux, ayant fait l'objet d'un permis de construire, étaient à considérer comme des travaux de reconstruction.
Arguments pertinents :
1. Sur le caractère contradictoire de la procédure : Mme A... soutenait que l'arrêt avait été rendu en méconnaissance du principe du contradictoire, car la cour s'était fondée sur un mémoire en réplique de l'administration non communiqué à Mme A... en première instance. Le Conseil d'État a estimé que les pièces avaient été transmises, permettant ainsi à Mme A... de prendre connaissance du mémoire, écartant ainsi l'argument.
> "Il était dès lors loisible à Mme A... de prendre connaissance de ce mémoire et d'en discuter le contenu."
2. Sur la qualification des faits : La cour administrative d'appel a jugé que le mémoire en réplique de l'administration ne contenait pas d'éléments nouveaux, décrivant uniquement la réponse aux arguments de Mme A.... Le Conseil d'État a confirmé que la cour n’avait pas dénaturé les pièces ni fait une appréciation erronée des faits.
> "La cour administrative d'appel n'a ni dénaturé les pièces du dossier ni, en tout état de cause, inexactement qualifié les faits."
3. Sur la nature des travaux : Concernant la déduction des charges de propriété, le Conseil d'État a fait référence à l'article 31 du Code général des impôts, précisant les types de travaux déductibles. Les travaux de Mme A..., ayant inclus la création de nouveaux appartements et locaux commerciaux, ont été qualifiés de reconstruction.
> "Les travaux en cause [...] avaient conduit à divers aménagements [...] et devait être regardés comme des travaux de reconstruction."
Interprétations et citations légales :
1. Interprétation de l'Article 31 du Code général des impôts : Les travaux déductibles sont clairement définis, excluant spécifiquement les travaux de construction et de reconstruction, ainsi que ceux qui augmentent le volume habitable :
> Code général des impôts - Article 31 : "Les charges de la propriété déductibles pour la détermination du revenu net comprennent : / 1° [...] b) Les dépenses d'amélioration [...] à l'exclusion des frais correspondant à des travaux de construction, de reconstruction ou d'agrandissement."
Cette disposition a été interprétée strictement par le tribunal qui a jugé que les modifications apportées par les travaux de Mme A... affectaient le gros œuvre, les qualifiant de reconstruction, ce qui les rendait non déductibles.
2. Appréciation souveraine : Le Conseil d'État a rappelé que la cour a opéré une appréciation souveraine non entachée de dénaturation des faits, confirmant la légitimité de sa décision.
> "La cour a porté sur les faits de l'espèce une appréciation souveraine non entachée de dénaturation."
Cette décision illustre la rigueur dans l'application des règles fiscales et le respect des principes du contentieux administratif, confirmant l'importance de la qualification juridique des travaux pour l'appréciation de leur déductibilité.