Résumé de la décision
La société Delagnes Locations et Services a contesté un jugement du 15 novembre 2018 rendu par le tribunal administratif de Saint-Martin, qui avait rejeté sa demande de décharge des cotisations de taxe foncière sur les propriétés bâties pour les années 2011 à 2013. Le tribunal a décidé d'attribuer l'examen de cette affaire à la cour administrative d'appel de Bordeaux, considérant que cet impôt ne relève pas du cadre des impôts locaux au sens de l'article R. 811-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Compétence juridictionnelle : Le tribunal administratif a fondé son analyse sur l'article R. 811-1 du code de justice administrative qui stipule le domaine de compétence des tribunaux administratifs en matière d'impôts locaux. Il a conclu que la taxe foncière sur les propriétés bâties, instituée par le code général des impôts de la collectivité de Saint-Martin, ne peut être considérée comme un impôt local au sens défini par cette disposition.
2. Base légale : En déclarant que cet impôt est destiné à financer non seulement les dépenses de la collectivité, mais également celles transférées par la loi organique du 21 février 2007, le tribunal a jugé que la nature de l'impôt excède celle des compétences locales. Il a affirmé que « cet impôt ne saurait être regardé comme un impôt local au sens et pour l'application de l'article R. 811-1 du code de justice administrative ».
Interprétations et citations légales
1. Article R. 811-1 du code de justice administrative : Cet article détermine les conditions dans lesquelles le tribunal administratif statue en premier et dernier ressort sur les litiges relatifs aux impôts locaux. La décision dénote un échange critique autour de la définition d'un impôt local, soulignant une distinction claire entre les impôts perçus au profit des collectivités locales et ceux qui ont une portée plus large, notamment lorsqu’ils se rapportent à des financements d’origine étatique.
2. Article LO. 6314-3 du code général des collectivités territoriales : Cet article confère à la collectivité de Saint-Martin la compétence en matière fiscale, ce qui est central pour comprendre le cadre dans lequel s'inscrit la taxe contestée. Cela souligne l'interaction complexe entre les droits des collectivités territoriales et la classification des impôts.
3. Loi organique n° 2007-223 du 21 février 2007 : La référence à cette loi souligne que les compétences des collectivités territoriales, comme celle de Saint-Martin, peuvent englober des activités et des responsables au-delà de la simple portée locale. Cela renforce l’idée que lorsque des compétences sont transférées de l’État à une collectivité, cela peut affecter la nature de l'impôt qui en résulte.
En conclusion, cette décision met en lumière les conséquences potentielles des structures fiscales des collectivités territoriales sur la compétence juridictionnelle en matière de contentieux fiscal. Elle interroge également la définition d'un impôt local et les effets de la législation organique sur cette classification.