Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel de Versailles a rejeté, dans son arrêt du 10 janvier 2019, les conclusions de M. C... concernant des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales relatives aux années 2007 à 2010. M. C... conteste cet arrêt en se pourvoyant en cassation. La décision de la Cour de cassation a annulé l'article 2 de l'arrêt de la cour, estimant qu'elle avait commis une erreur de droit en considérant qu'un mandat d'avocat donné par le contribuable, reçu par l'administration fiscale avant l'engagement de la procédure d'imposition, n'était pas opposable à l'administration. La Cour a également ordonné à l'État de verser 3 000 euros à M. C... au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Opposabilité du mandat : La cour a jugé que le mandat confié par M. C... à son avocat avant le début des procédures fiscales n'était pas opposable à l'administration. Cette interprétation se base sur l'idée que la date à laquelle le mandat a été communiqué à l'administration est cruciale.
- Citation pertinente : "en statuant ainsi, alors qu'aucun texte ni aucun principe ne fait obstacle à ce qu'un mandat, adressé avant l'engagement d'une procédure d'imposition, habilite le mandataire à recevoir l'ensemble des actes des procédures susceptibles d'être engagées...".
2. Droit à la notification : La Cour a insisté sur le fait que dès lors qu'un contribuable élit domicile auprès de son avocat, l'administration fiscale a l'obligation de lui notifier tous les actes relatifs à la procédure fiscale, ce qui renforce les droits du contribuable à être représenté correctement.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 57 du livre des procédures fiscales :
Cet article impose une obligation de motivation de la part de l'administration à l'égard des propositions de rectification. Cela souligne l'importance d'une information claire portée au contribuable pour lui permettre de faire valoir ses droits.
- Citation : "l'administration adresse au contribuable une proposition de rectification qui doit être motivée de manière à lui permettre de formuler ses observations ou de faire connaître son acceptation".
2. Élection de domicile auprès du mandataire : La décision souligne que l'élection de domicile est un principe essentiel garantissant les droits procéduraux des contribuables.
- Application : La Cour précise que, une fois le mandat porté à la connaissance de l'administration, celle-ci est en principe tenue d'adresser tous les actes au mandataire désigné.
Cette décision de la Cour administrative d'appel de Versailles, finalement annulée par la Cour de cassation, met en lumière les droits des contribuables en matière de représentation légale devant l'administration fiscale, ainsi que l'importance de l'opposabilité des mandats dans le cadre des procédures d'imposition.