Résumé de la décision
La décision examine les recours de M. et Mme B... contre le rejet de leur demande de décharge des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales, consécutif à la remise en cause par l'administration fiscale des dépenses déduites liées à la cession d'une parcelle immobilière. M. et Mme B... avaient acquis la parcelle en 2004 pour 122 000 euros, puis l avaient vendue en 2006 pour 686 020 euros, déclarant une plus-value imposable. L'administration a rehaussé la plus-value en ne revenant pas sur les dépenses engagées pour un projet de construction sur le terrain. La cour a reconnu une erreur de droit dans l'analyse de la qualification du bien et a annulé l'arrêt antérieur, ordonnant que l'État paie 3 000 euros à M. et Mme B... pour leurs frais de justice.
Arguments pertinents
1. Qualification du bien et frais déductibles: La cour administrative a jugé que l'administration fiscale a erré en considérant que les frais de construction, bien qu'engagés sur un terrain à bâtir, ne pouvaient pas être pris en compte car le bien était qualifié de terrain à bâtir dans l'acte de vente. La décision souligne que "lorsqu'un début de construction a été entrepris sur un terrain [...] les frais de construction exposés à ce titre soient pris en compte dans la détermination du prix d'acquisition".
2. Erreur de droit: L'arrêt note explicitement que la cour a commis une erreur de droit en écartant les frais de démolition et de fondations, ce qui entache la régularité de la décision établie par la cour administrative d’appel.
Interprétations et citations légales
L'analyse repose clairement sur les articles du Code général des impôts qui régissent la détermination de la plus-value imposable.
- Article 150 V du Code général des impôts stipule que "La plus ou moins-value brute réalisée [...] est égale à la différence entre le prix de cession et le prix d'acquisition". Cela établit les bases du calcul de la plus-value en mettant l'accent sur la nécessité de considérer les éléments de coût réels pour le cédant.
- Article 150 VB précise les modalités de calcul du prix d'acquisition, incluant des frais de construction (4°) : "des dépenses de construction, de reconstruction, d'agrandissement ou d'amélioration, supportées par le vendeur et réalisées par une entreprise depuis l'achèvement de l'immeuble". Cette disposition est cruciale car elle ouvre la possibilité de soustraire des frais même si la vente a eu lieu avant l'achèvement du projet immobilier.
La décision conclut sur la nécessité d'examiner les justifications liées aux frais de construction et d'adopter une interprétation plus large et favorable à M. et Mme B..., conformément aux dispositions légales existantes. Ainsi, la décision dévoile une approche propice à la prise en compte des investissements réalisés par les contribuables lors de la cession d’une propriété.