Résumé de la décision
La décision concerne une requête de la société ETE, spécialisée dans le conseil en fourniture d'énergie, qui conteste une délibération du 11 juin 2015 de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) prolongeant un abattement de 50 % des tarifs d'utilisation des réseaux d'électricité à haute tension (HTB) pour certaines entreprises industrielles, en invoquant une éventuelle hausse des tarifs pour les consommateurs raccordés à d'autres niveaux de tension (BT ou HTA). La demande d'annulation pour excès de pouvoir de cette décision est jugée irrecevable, car la société ETE ne démontre pas d'intérêt suffisant lui donnant qualité pour agir.
Arguments pertinents
1. Intérêt à agir : La requérante soutient qu'elle subirait un préjudice en raison d'une hausse indirecte des tarifs d'utilisation des réseaux, à la suite de l'abattement accordé par la CRE. Cependant, il est établi que "la perte de recettes" pour RTE due à cet abattement est compensée par une hausse de ses propres tarifs, sans impact sur les tarifs payés par les utilisateurs de réseaux BT ou HTA, ce qui ne lui confère pas d'intérêt à contester la décision.
2. Consultation préalable : Le fait que la société ETE ait participé à une consultation de la CRE n'est pas considéré comme un facteur suffisant pour justifier son intérêt à demander l'annulation de la délibération, soulignant que le simple fait de contribuer à un processus consultatif ne constitue pas un droit d'attaque.
Interprétations et citations légales
La décision se fonde sur l'analyse des textes encadrant le fonctionnement de la CRE et les questions de recevabilité des recours en annulation devant la justice administrative. Les arguments reposent notamment sur le Code de justice administrative concernant l’intérêt à agir.
- Code de justice administrative - Article L. 411-1 : L'article stipule que pour qu'une demande de recours pour excès de pouvoir soit recevable, le requérant doit justifier d’un intérêt à agir. Dans le cas présent, la cour a estimé que la société ETE ne justifie pas d'un intérêt suffisant, car l'impact de la décision contestée n'affecte pas directement sa situation.
Cette analyse illustrée par la jurisprudence souligne que la protection des intérêts économiques soulevés par la société ETE ne sont pas suffisants pour constituer un motif légitime de contestation, aggravé par le fait que les tarifs en litige ne sont pas ceux applicable à cette dernière.