Résumé de la décision
La société Leroy Merlin France a contesté le jugement du tribunal administratif de Dijon du 4 avril 2017, qui rejetait sa demande de restitution d'une partie de la taxe sur les surfaces commerciales pour les années 2011 et 2012, correspondant à un établissement situé à Quetigny. Le Conseil d'État a annulé ce jugement en raison d'une erreur de droit, concluant que le décret relatif à la taxe avait correctement défini l'exclusivité nécessaire pour bénéficier d'une réduction de 30% pour certaines marchandises. Le tribunal a ainsi renvoyé l'affaire devant le tribunal administratif de Dijon pour réexamen.
Arguments pertinents
Les principaux arguments avancés dans la décision du Conseil d'État reposent sur l'interprétation des textes législatifs et réglementaires relatifs à la taxe sur les surfaces commerciales. Le tribunal a considéré que :
1. Le cadre législatif établi par la loi n° 72-657 du 13 juillet 1972 : Cette loi institue une taxe sur les surfaces commerciales et permet des réductions pour les professions nécessitant des superficies élevées.
Citation : "Il est institué une taxe sur les surfaces commerciales assise sur la surface de vente des magasins de commerce de détail, dès lors qu'elle dépasse quatre cents mètres carrés..."
2. La légalité du décret du 26 janvier 1995 : Ce décret précise que la réduction de 30% est conditionnée par l'exclusivité des marchandises cités, sans contrevenir à la loi, justifiant que le pouvoir réglementaire a agi dans ses compétences.
Citation : "(...) le pouvoir réglementaire s'est borné à déterminer le champ d'application de la mesure de réduction de taux prévue par le législateur en faveur des professions dont l'exercice requiert des superficies de vente anormalement élevées..."
Interprétations et citations légales
L'interprétation des articles de loi pertinents suivant les exposition des faits met en lumière les nuances entre ce qui est prévu par la loi et son application via le décret :
- Loi n° 72-657 - Article 3 : Précise les conditions d'assujettissement à la taxe sur les surfaces commerciales et fait état de la possibilité de réduire cette imposition pour certaines professions.
- Décret n° 95-85 - Article 3 : Introduit la condition d'exclusivité pour bénéficier de la réduction de taux. Le Conseil d'État a statué que cette condition ne crée pas une nouvelle imposition mais précise les contours d'une réduction existante.
Citation : "La réduction de taux prévue au dix-septième alinéa de l'article 3 de la loi du 13 juillet 1972 susvisé en faveur des professions dont l'exercice requiert des superficies de vente anormalement élevées est fixée à 30 %..."
Ainsi, la décision du Conseil d'État illustre comment les juges ont interprété les textes législatifs pour corriger l'erreur commise par le tribunal administratif, en mettant en avant la légitimité des dispositions réglementaires.