Résumé de la décision
La décision concerne le litige opposant M. A... à l'État au sujet d'une demande de dégrèvement de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour l'année 2016, relative à des locaux situés au 15, rue du Musée à Bourbon-Lancy. Le tribunal administratif de Dijon avait préalablement rendu un jugement en faveur de M. A..., mais celui-ci a été annulé par la cour administrative d'appel. La cour a jugé que M. A... ne peut bénéficier de l'exonération de la taxe foncière depuis qu'il a résilié, en juillet 2007, le contrat de location-gérance, ce qui signifie qu'il n'utilisait plus les locaux à des fins commerciales ou industrielles. La demande de M. A... a donc été rejetée, et aucune somme n'a été mise à la charge de l'État.
Arguments pertinents
1. Sur la nécessité de conclusions du rapporteur public :
La cour a considéré que la dispense de conclusions du rapporteur public n'était pas applicable dans ce cas, en raison de l'évaluation des locaux selon l'article 1499 du code général des impôts. En effet, "la dispense de conclusions permise par les dispositions de l'article R. 732-1-1 ne peut s'appliquer au jugement d'un litige portant sur des locaux évalués selon les méthodes prévues aux articles 1498 ou 1499".
2. Sur l'usage des locaux et l'exonération :
Il a été déterminé que M. A... ne pouvait pas bénéficier d'un dégrèvement de la taxe foncière car il n’utilisait plus les locaux à des fins commerciales depuis la résiliation du contrat de location-gérance. La cour a déclaré qu'après le 1er juillet 2007, M. A... "ne peut être regardé comme utilisant lui-même l'immeuble à des fins commerciales ou industrielles".
3. Concernant le rehaussement d'impositions :
La cour a rejeté une éventuelle demande de M. A... de se prévaloir des dispositions de l'article L. 80 A du livre des procédures fiscales, car "le refus de dégrèvement de la taxe foncière ne constitue pas un rehaussement des impositions initialement mises à sa charge."
Interprétations et citations légales
1. Article R. 732-1-1 du code de justice administrative :
Cet article stipule que le rapporteur public ne doit pas être dispensé de conclure dans des litiges relatifs à la taxe foncière lorsque la valeur locative des biens a été déterminée. La cour a souligné cette nécessité pour garantir une procédure régulière.
2. Article 1389 du code général des impôts :
Celui-ci prévoit que les contribuables peuvent obtenir un dégrèvement de la taxe foncière en cas d'inexploitation d'un immeuble. Toutefois, en précisant que "la circonstance que le bien ait été donné en location-gérance ne fait pas obstacle à ce que son propriétaire soit regardé comme ayant utilisé lui-même cet immeuble", la cour a renforcé l'idée que l'exonération nécessite effectivement un usage direct des locaux à des fins commerciales ou industrielles.
3. Article L. 80 A du livre des procédures fiscales :
Cet article protège le contribuable lorsque ses interprétations fiscales ont été admises par l'administration. Cependant, la cour a noté que le refus d'un dégrèvement ne constituait pas un rehaussement d'imposition, validant ainsi la position de l'administration fiscale face à la demande de M. A....
En conclusion, cette décision illustre la nécessité d’un respect rigoureux des critères d'usage commercial pour bénéficier d'une exonération fiscale, ainsi que l’importance des procédures administratives, notamment en ce qui concerne les conclusions du rapporteur public.