Résumé de la décision
M. et Mme B..., propriétaires d'un immeuble au Mans, avaient déduit des dépenses d'amélioration de leurs revenus fonciers pour l'année 2011. Après un contrôle fiscal, l'administration avait remis en cause la déductibilité de certaines de ces dépenses, entraînant une réduction du déficit foncier. Ils ont contesté cette décision par le biais d'un appel devant la cour administrative d'appel de Nantes, qui a rejeté leur demande le 15 novembre 2018. Sa décision a été annulée par la haute juridiction, qui a estimé que la cour avait fait une appréciation entachée de dénaturation des faits. L'affaire a été renvoyée devant la cour administrative d'appel de Nantes et l'État a été condamné à verser 3 000 euros à M. et Mme B... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision se concentrent sur la notion de dépense déductible décrite par l'article 31 du code général des impôts. La haute juridiction a rappelé que:
> "sont déductibles [...] les dépenses d'amélioration afférentes aux locaux d'habitation, à l'exclusion des frais correspondant à [...] des travaux d'agrandissement".
En l'espèce, la haute juridiction a noté que la cour administrative d'appel avait erronément considéré que certains travaux réalisés au troisième étage de l'immeuble étaient indissociables de ceux effectués dans les parties communes. L'élément crucial suggéré par le jugement est que même si certains travaux avaient le caractère de travaux de réparation ou d'amélioration, ils ne pouvaient être pris en compte que si leur nature était distincte de ceux travaillant sur les parties communes.
Interprétations et citations légales
Dans cette affaire, l'interprétation de la déductibilité des dépenses est centrale, surtout à la lumière des précisions apportées par l'article 31 du code général des impôts. Les textes précisent que certains types de travaux, notamment ceux de "reconstruction" et d'"agrandissement", ne sont pas déductibles. Ainsi, l'interprétation des termes utilisés dans le code fiscal devient essentielle pour déterminer la nature des dépenses prétendument déductibles.
La haute juridiction a statué sur la qualification de ces dépenses :
> "Au sens de ces dispositions, doivent être regardés comme des travaux de reconstruction [...] ceux qui comportent la création de nouveaux locaux d’habitation, ou qui ont pour effet d’apporter une modification importante au gros oeuvre".
Cela implique que pour les dépenses engagées par M. et Mme B..., il est nécessaire d'établir si elles constituent réellement des améliorations ou si elles relèvent de la catégorie des travaux indissociables qui, par leur ampleur, s'apparentent à des travaux de reconstruction ou d'agrandissement.
La décision réaffirme donc l'importance d'une appréciation factuelle juste des travaux réalisés, en référence à la notion de dénaturation des faits, pour garantir que les décisions administratives soient alignées avec les critères établis par le code général des impôts.