Résumé de la décision
La société Wendel Mérignac, spécialisée dans la vente de carrelage, salles de bains, cuisines, et équipements de chauffage et de climatisation, a contesté des cotisations de taxe sur les surfaces commerciales pour les années 2011 et 2012. Le tribunal administratif de Bordeaux a rejeté sa demande de décharge. La société a formé un pourvoi en cassation, qui a été également rejeté. La décision confirme que la société ne peut être considérée comme exerçant exclusivement une activité de commerce de gros et que les ventes au détail à des professionnels doivent être prises en compte pour le calcul de la taxe.
Arguments pertinents
1. Nature de l'activité commerciale : Le tribunal a jugé que la société Wendel Mérignac ne pouvait pas être considérée comme exerçant exclusivement une activité de commerce de gros, même si elle réalise principalement des ventes à des professionnels. Cela est conforme à l'article 3 de la loi n° 72-657 du 13 juillet 1972, qui impose la taxe sur les surfaces commerciales pour les établissements dépassant 400 mètres carrés, sans distinction de la clientèle (particuliers ou professionnels).
> "Il en résulte que le tribunal n'a pas davantage commis d'erreur de droit en jugeant que le chiffre d'affaires à prendre en compte pour l'application de l'article 1er du décret du 26 janvier 1995 inclut les ventes au détail à des professionnels."
2. Application de la réduction de taux : Concernant la réduction de taux de 30 % pour les professions nécessitant des superficies de vente anormalement élevées, le tribunal a confirmé que la société ne commercialise pas exclusivement des meubles meublants, mais également d'autres produits, ce qui exclut l'application de cette réduction.
> "En jugeant que la société Wendel Mérignac ne commercialise pas exclusivement des meubles meublants, mais aussi des carrelages et des équipements de cuisine et de salle de bains, le tribunal n'a commis d'erreur de droit."
Interprétations et citations légales
1. Loi n° 72-657 du 13 juillet 1972 - Article 3 : Cet article établit la base de la taxe sur les surfaces commerciales, précisant que la taxe s'applique aux surfaces de vente dépassant 400 mètres carrés, sans distinction de la nature de la clientèle.
> "Il est institué une taxe sur les surfaces commerciales assise sur la surface de vente des magasins de commerce de détail, dès lors qu'elle dépasse 400 mètres carrés."
2. Décret n° 95-85 du 26 janvier 1995 - Article 1er : Ce décret précise que le chiffre d'affaires à prendre en compte pour la taxe est celui des ventes au détail, sans distinction entre les clients.
> "Lorsqu'un établissement réalise à la fois des ventes au détail de marchandises en l'état et une autre activité, le chiffre d'affaires à prendre en considération au titre de la taxe sur les surfaces commerciales est celui des ventes au détail en l'état."
3. Décret n° 95-85 du 26 janvier 1995 - Article 3A : Cet article stipule que la réduction de taux est conditionnée à l'exclusivité de l'activité de vente des marchandises énumérées.
> "La réduction de taux prévue [...] en faveur des professions dont l'exercice requiert des superficies de vente anormalement élevées est fixée à 30 % en ce qui concerne la vente exclusive des marchandises énumérées ci-après."
En conclusion, la décision du tribunal administratif de Bordeaux est fondée sur une interprétation rigoureuse des textes législatifs et réglementaires, confirmant que la société Wendel Mérignac ne peut bénéficier d'une exonération ou d'une réduction de la taxe sur les surfaces commerciales en raison de la nature de ses activités.