Résumé de la décision :
La Fédération CGT Santé et Action sociale a demandé l'annulation pour excès de pouvoir du décret du 2 juin 2016, qui concerne l’établissement de listes nominatives de masseurs-kinésithérapeutes afin d'en faciliter l'inscription à l'ordre. Après analyse, le tribunal considère que le décret n'infirme pas les exigences législatives en vertu du Code de la santé publique, notamment l'article L. 4321-10, et qu'il n'y a pas eu de méconnaissance des règles de consultation du Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière. La requête de la FCGT est donc rejetée.
Arguments pertinents :
1. Légalité externe : Le tribunal observe que les dispositions du décret du 2 juin 2016 n'ont pas d'impact sur la situation des masseurs-kinésithérapeutes dans les établissements de santé, mais concernent l’inscription au tableau de l’ordre, ce qui confirme qu'il n'était pas nécessaire de consulter le Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière.
> "Les dispositions contestées du décret [...] n’ont pas pour objet d’édicter des règles relatives à la situation des masseurs-kinésithérapeutes employés par les établissements [...] mais des règles relatives à l'inscription au tableau de l'ordre de tous les membres de cette profession."
2. Légalité interne : Le tribunal note que le décret se conforme bien aux exigences de l’article L. 4321-10 du Code de la santé publique, qui établit les conditions d’inscription des masseurs-kinésithérapeutes.
> "En prévoyant l'établissement de listes des masseurs-kinésithérapeutes 'employés par des structures publiques ou privées', le décret reprend les termes mêmes du neuvième alinéa de l'article L. 4321-10."
3. Principe de sécurité juridique : Le tribunal écarte le moyen selon lequel le décret méconnaîtrait le principe de sécurité juridique, affirmant que la demande de documents pour l’inscription définitive ne contrevient pas à ce principe.
> "La circonstance que, faute de produire les éléments demandés, les intéressés s'exposent à la suppression de leur inscription provisoire n'implique nullement [...] que le décret méconnaisse le principe de sécurité juridique."
Interprétations et citations légales :
1. Code de la santé publique - Article L. 4321-10:
Cet article pose les bases pour l'enregistrement des masseurs-kinésithérapeutes, soulignant l'importance de l'inscription sur le tableau de l'Ordre et la nécessité d'une formation adéquate. La décision clarifie que le décret s'aligne sur cette réglementation.
> "Sont tenues de se faire enregistrer [...] les personnes ayant obtenu un titre de formation [...] avant leur entrée dans la profession."
2. Loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 - Article 12:
Les règles de consultation du Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière sont exposées ici. La décision précise que ces consultations ne s'appliquent pas dans le cas présent, car le décret ne modifie pas la situation des personnels des établissements de santé.
> "Le Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière est saisi pour avis [...] des projets de décret de portée générale relatifs à la situation des personnels."
En conclusion, la décision valide le décret contesté et souligne la conformité avec les textes législatifs concernés, tout en écartant les critiques de la requérante sur les procédures et les règles de fond.