Résumé de la décision
La société Artelim a contesté la conformité à la Constitution d'une disposition législative relative à l'infliction d'une amende fiscale en cas d'opposition à un contrôle fiscal, qui pourrait être imputée à un tiers. Le Conseil d'État, après une audience publique et des considérations juridiques, a décidé qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel, estimant que les dispositions contestées ne méconnait pas les principes de responsabilité personnelle en matière pénale et d'individualisation des peines.
Arguments pertinents
1. Inobservation du principe de responsabilité personnelle : La société Artelim argumente que les sanctions fiscales imposées, même lorsque l'opposition au contrôle fiscal émane d’un tiers, violent le principe de responsabilité personnelle, qui stipule que nul ne doit être puni que pour ses propres actes.
2. Absence d'individualisation des peines : Artelim soutient également que les dispositions contestées manquent de flexibilité, empêchant toute modulation des sanctions en fonction des circonstances personnelles du contribuable.
3. Interprétation des textes légaux : Le Conseil d'État a statué que l'article 1732 du code général des impôts ne permet pas l'imposition de la pénalité à un contribuable qui n'a pas participé personnellement à l'opposition, précisant ainsi le cadre appliqué aux sanctions.
Ainsi, il est précisé : « cette pénalité ne saurait être mise à la charge du contribuable dont les bases ont été évaluées d'office à la suite d'une opposition à contrôle fiscal qui serait exclusivement le fait d'un tiers ».
Interprétations et citations légales
1. Constitution - Article 61-1 : La saisine du Conseil constitutionnel pour une question prioritaire de constitutionnalité est conditionnée par l'applicabilité de la disposition contestée au litige, sa conformité antérieure à la Constitution, et le caractère sérieux de la question soulevée.
2. Livre des procédures fiscales - Article L. 74 : Cet article stipule que l'évaluation d'office des bases d'imposition se produit lorsque le contrôle fiscal est entravé par le contribuable ou un tiers.
3. Code général des impôts - Article 1732 : Cet article précise les conséquences de l'évaluation d'office, notamment l’application d’une majoration de 100% pour les droits rappelés, ce qui pose la question de la justifiabilité de l’imposition de sanctions en fonction de l'origine des problèmes.
4. Déclaration des droits de l'homme et du citoyen - Article 8 : Ce texte souligne que la loi doit établir des peines nécessaires et que nul ne peut être puni que pour des actes qu'il a lui-même commis. Dans cette décision, il a été rappelé que « nul n'est punissable que de son propre fait », soulignant ainsi que les sanctions doivent être directement liées à la conduite du contribuable.
Le Conseil d'État a donc conclu que les arguments de la société Artelim ne présentaient pas un caractère sérieux, ce qui a conduit à la décision de ne pas renvoyer la question au Conseil constitutionnel.