Résumé de la décision
La société Alcolock France SAS, spécialisée dans la commercialisation et la maintenance d'éthylomètres, avait demandé au juge des référés du tribunal administratif de Marseille la suspension d'une décision du ministre de l'économie, qui avait suspendu les certificats d'examen de type de son éthylomètre en raison de non-conformités. L'ordonnance du 7 juillet 2017 du juge des référés a été annulée pour insuffisance de motivation, car elle n’a pas pris en compte un moyen essentiel du recours concernant l'absence de motivation d'un avis technique. L'affaire a été renvoyée au juge des référés, et l'État a été condamné à verser 2 000 euros à la société requérante au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation :
Le juge des référés a été critiqué pour n'avoir pas examiné et visé de manière précise chaque moyen soulevé par la société Alcolock France SAS, en omettant le moyen relatif à l'absence de motivation de l'avis rendu par la commission technique. La décision requiert une analyse approfondie et précise des moyens invoqués par les parties.
> Citations pertinente : “Or il ressort des mentions de son ordonnance qu'il a omis de viser le moyen soulevé par la société requérante tiré de l'absence de motivation de l'avis.”
2. Droit à un recours effectif :
La décision souligne l'importance de garantir aux parties un recours effectif et dûment motivé pour leur permettre de contester efficacement les décisions administratives.
> Citations pertinente : "Si, pour rejeter la demande de la société Alcolock France SAS, le juge des référés pouvait se borner à énoncer qu'aucun des moyens soulevés n'était propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision, c'était à la condition d'avoir visé de façon précise chacun des moyens invoqués."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 761-1 du code de justice administrative :
Cet article stipule que les frais exposés par une partie dans le cadre d'un litige peuvent être remboursés par l'Etat si cette partie a obtenu gain de cause. En l'espèce, cela a conduit à la condamnation de l'Etat à verser des frais à Alcolock France SAS, ce qui démontre que le principe de la perte de la partie contrevenante a été appliqué.
> Citations directe : “Les dispositions de cet article font, en revanche, obstacle à ce qu'une somme soit mise à la charge de la société Alcolock France SAS, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance.”
2. Décret n° 2001-387 du 3 mai 2001 :
Ce décret encadre le contrôle des instruments de mesure, et son article 13 a été cité dans le contexte des suspensions de certificats attribués à Alcolock France SAS. Il est essentiel de respecter les procédures de vérification et de certification, garantissant ainsi la conformité des instruments de mesure.
> Citations pertinente : "Par un arrêté du 18 mars 2016, le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique a suspendu, en application de l'article 13 du décret du 3 mai 2001."
Conclusion
La décision renforce l'importance de la motivation des décisions administratives et du respect des droits procéduraux des entreprises, en insistant sur le fait que les autorités doivent examiner attentivement tous les moyens soulevés par les parties. Cela montre également que la justice administrative est un garant des droits des requérants face aux décisions de l'Etat.