Résumé de la décision
La décision concerne la SARL Eurocommerces IV, qui a déclaré la cessation totale de son activité le 13 janvier 2005, tout en procédant à la vente d'un immeuble et du fonds de commerce associé. Suite à une vérification comptable, l'administration fiscale a notifié des cotisations supplémentaires d'impôt sur les sociétés liées à la plus-value réalisée par la SCI Saint-Loup, dont la SARL Eurocommerces IV détenait 99,99 % des parts. La cour administrative d'appel de Marseille a initialement jugé que cette quote-part de plus-value n'était pas imposable, au motif que la SARL Eurocommerces IV continuait à exercer une activité de holding. Cependant, le ministre des Finances a contesté cette décision, qui a été annulée par la décision en question.
Arguments pertinents
1. Cessation de l'activité et imposition immédiate : Selon l'article 201 du code général des impôts, la cessation de l'activité d'une entreprise entraîne l'imposition immédiate des bénéfices non encore imposés. Le tribunal a souligné que la cession d'une entreprise ou d'une exploitation entraîne des obligations déclaratives strictes de la part des contribuables. Cette règle est renforcée par l'article 221 qui stipule que toute modification du régime d'activité constitue une cessation d'entreprise.
> "La cessation de l'entreprise ou de l'activité, ou son changement d'activité réelle, entraîne l'imposition immédiate de la société."
2. Absence de gestion réelle : La cour a jugé que la détention de parts dans la SCI Saint-Loup, sans gestion active, ne suffisait pas pour qualifier l'activité de la SARL Eurocommerces IV de holding. Cette conclusion est contestée, car selon la jurisprudence, l'absence d'activité réelle ne justifie pas l'exclusion des bénéfices imposables. Le droit fiscal n’admet pas qu’une société soit exemptée d'imposition simplement en raison d’une inactivité apparente.
> "La seule détention de parts dans une société de personnes, si elle ne s'accompagne pas d'une véritable gestion de ces parts, n'est pas de nature à caractériser à elle seule l'exercice d'une activité."
Interprétations et citations légales
Les interprétations des textes cités montrent des divergences sur la définition d'une "activité" au sens fiscal. L’article 201 du Code général des impôts met en avant que la cessation d’activité d’une entreprise entraine des conséquences fiscales immédiates.
- Code général des impôts - Article 201 :
> "L'impôt sur le revenu dû en raison des bénéfices réalisés dans cette entreprise ou exploitation et qui n'ont pas encore été imposés est immédiatement établi."
De plus, l'article 221 précise les conditions sous lesquelles un changement d'activité ou de statut juridique constitue une cessation d’entreprise, entraînant cession et liquidation éventuelle des actifs :
- Code général des impôts - Article 221 :
> "Le changement de l'objet social ou de l'activité réelle d'une société emporte cessation d'entreprise."
Cette décision confirme l'idée qu'une interprétation stricte des obligations fiscales s'impose, en établissant que seul le maintien d'une gestion active permettrait de revendiquer le statut d'holding, exemptant ainsi la société d'une imposition sur les plus-values.