Résumé de la décision
Dans cette décision, le Conseil d'État a examiné la recevabilité d'une requête tendant au paiement d'une somme d'argent par les consorts D... contre le centre hospitalier universitaire de Reims. La question centrale concernait la nécessité d'une décision préalable de l'administration avant l'introduction de la requête. Les faits montrent que l'administration avait opposé une fin de non-recevoir au motif de l'absence de cette décision. Cependant, le Conseil a établi que l'intervention d'une telle décision en cours d'instance pouvait régulariser la requête, même si l'administration avait déjà soulevé une fin de non-recevoir basée sur ce motif.
Arguments pertinents
1. Condition de recevabilité : Le Conseil d'État précise que, selon l'article R. 421-1 du code de justice administrative, une requête visant à obtenir une somme d'argent ne peut être recevable qu'après qu'une décision de l'administration ait été prise sur la demande préalable. La décision précise que, "en l'absence d'une décision de l'administration rejetant une demande formée devant elle par le requérant, une requête tendant au versement d'une somme d'argent est irrecevable".
2. Régularisation en cours d'instance : Le Conseil d'État établit que la condition de recevabilité relative à l'existence d'une décision administrative doit être appréciée au moment où le juge statue. Il indique que "l'intervention d'une telle décision en cours d'instance régularise la requête, sans qu'il soit nécessaire que le requérant confirme ses conclusions".
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État a interprété les dispositions de l'article R. 421-1 du code de justice administrative, qui stipule :
- Code de justice administrative - Article R. 421-1 : "La juridiction ne peut être saisie que par voie de recours formé contre une décision, et ce, dans les deux mois à partir de la notification ou de la publication de la décision attaquée. / Lorsque la requête tend au paiement d'une somme d'argent, elle n'est recevable qu'après l'intervention de la décision prise par l'administration sur une demande préalablement formée devant elle."
Cette disposition implique qu'une décision de l'administration, qu'elle soit explicite ou implicite, est un préalable à la recevabilité de la requête. Cependant, le Conseil d'État a clarifié que, tant qu'une telle décision est intervenue avant que le juge statue, cela suffit à régulariser la requête. Ainsi, le fait que l'administration ait précédemment opposé une fin de non-recevoir sur le défaut de décision n'empêche pas la recevabilité si la décision est intervenue par la suite.
En résumé, cette décision souligne l'importance de l'existence d'une décision administrative préalable tout en offrant une latitude au juge concernant la régularisation des requêtes en cours d'instance.