Résumé de la décision :
La cour administrative d'appel a examiné deux requêtes déposées par M.C..., citoyen camerounais, appelant de la décision du président du tribunal administratif de Limoges qui avait rejeté ses demandes d'annulation des décisions de refus de renouvellement de son titre de séjour. Cependant, un changement intervenu après le dépôt des requêtes, à savoir la délivrance par le préfet d'un titre de séjour "vie privée et familiale", a rendu sans objet les conclusions de M.C.... Les demandes ont ainsi été rejetées, notamment celles concernant le remboursement de frais de plaidoirie, en raison de l'absence de représentation de M.C... lors de l'audience.
Arguments pertinents :
1. Décision d'irrecevabilité : La cour a noté que le préfet avait délivré à M.C... un titre de séjour le 20 mai 2016, rendant les demandes d'annulation "sans objet". La cour a décidé : "Il n'y a, dès lors, pas lieu d'y statuer."
2. Frais de justice : En ce qui concerne les demandes de remboursement des frais d'avocat et de droit de plaidoirie, la cour a souligné que M.C... n’avait pas été représenté à l'audience, ce qui a conduit au rejet de ses conclusions sur ce point : "Le droit de plaidoirie n'est pas dû en application de l'article 2 du décret n° 95-161 du 15 février 1995."
Interprétations et citations légales :
1. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que l'État doit prendre en charge les frais engagés par la partie gagnante au procès. Cependant, comme M.C... ne figurait pas comme partie gagnante car sa demande était devenue sans objet, il ne pouvait prétendre à cette prise en charge.
2. Décret n° 95-161 du 15 février 1995 - Article 2 : Cet article précise que le droit de plaidoirie n'est pas dû si les parties ne se présentent pas à l'audience. Dans ce cas, la cour a jugé que "M. C... n'ayant pas été représenté à l'audience, le droit de plaidoirie n'est pas dû".
Cette décision souligne l'importance pour les requérants de s'assurer de leur représentation lors des audiences, ainsi que l'effet d'un changement de situation sur le fond des demandes administratives. Le prononcé de la cour illustre également la capacité du préfet à régulariser la situation d'un demandeur, rendant caduques des contestations judiciaires préalablement introduites.