Résumé de la décision
La société Buildinvest a contesté le jugement du tribunal administratif de Grenoble qui avait rejeté sa demande de remboursement d'une somme de 338 999,76 euros versée à la commune d'Annecy au titre de la participation pour non-réalisation d'aires de stationnement. Buildinvest soutenait que la prescription de sa créance n'était pas acquise et que la commune n'avait pas affecté la somme à la réalisation d'un parc de stationnement dans le délai imparti. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que la créance était prescrite et a condamné Buildinvest à verser 2 000 euros à la commune d'Annecy pour les frais d'instance.
Arguments pertinents
1. Prescription de la créance : La cour a jugé que la créance de Buildinvest était prescrite, car le délai de prescription quadriennale avait couru à partir du 1er janvier 2012, après l'expiration du délai de cinq ans suivant le paiement de la participation en litige. La demande de restitution faite en mars 2016 était donc tardive. La cour a affirmé : "la prescription quadriennale de cette créance était ainsi acquise lorsque la société Buildinvest a, au mois de mars 2016, demandé la restitution de la participation en litige."
2. Affectation des fonds : La cour a également noté que la société Buildinvest n'a pas réussi à prouver que la somme versée avait été affectée à la réalisation d'un parc de stationnement dans le délai requis, ce qui aurait pu justifier la demande de restitution.
Interprétations et citations légales
1. Prescription des créances : La décision s'appuie sur l'article 1er de la loi n° 68-1250 du 31 décembre 1968, qui stipule que "Sont prescrites, au profit (...) des communes (...) toutes créances qui n'ont pas été payées dans un délai de quatre ans à partir du premier jour de l'année suivant celle au cours de laquelle les droits ont été acquis." Cette disposition a été interprétée par la cour pour établir que le droit à restitution de Buildinvest était né à l'expiration du délai de cinq ans suivant le paiement, et que la prescription quadriennale avait commencé à courir à partir du 1er janvier 2012.
2. Restitution de la participation : L'article R. 332-22 du code de l'urbanisme, qui permet au redevable de demander la restitution de la participation si elle n'a pas été affectée à la réalisation d'un parc public de stationnement dans les cinq ans suivant le paiement, a également été cité. La cour a souligné que la commune n'avait pas justifié l'utilisation de la somme pour un projet conforme à cette exigence.
En conclusion, la décision de la cour repose sur une interprétation stricte des délais de prescription et des conditions d'affectation des fonds, confirmant ainsi le rejet de la demande de Buildinvest.