Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a examiné la demande de M. A..., citoyen burkinabé, qui contestait un arrêté préfectoral lui imposant une obligation de quitter le territoire français. En décembre 2015, le tribunal administratif de Nice avait rejeté sa demande d'annulation, une décision que M. A... a ensuite contestée devant la Cour. La Cour a rejeté la requête de M. A..., confirmant que l'arrêté était légal et que le préfet n'avait pas à formuler un refus explicite de titre de séjour avant de prendre cette mesure.
Arguments pertinents
1. Obligation de quitter le territoire : M. A... soutenait que l'arrêté préfectoral était illégal car il n'était pas accompagné d'un refus explicite de titre de séjour. Cependant, la Cour a constaté que, selon les stipulations du Code de l'entrée et du séjour des étrangers, le préfet pouvait légalement imposer une obligation de quitter le territoire en cas de séjour irrégulier sans avoir à émettre un refus préalable de titre de séjour.
2. Interprétation du Code : La Cour a précisé que l'avis du Conseil d'État, sur lequel s'appuyait M. A..., ne s'appliquait pas car cet avis datait de l'ancienne version de l'article L. 511-1 du code, et la législation avait changé depuis. La Cour a donc affirmé que le texte en vigueur permettait explicitement au préfet d'agir sans émettre de refus de titre de séjour.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation des textes :
- La décision repose sur l'article L. 511-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers, qui stipule que : "L'autorité administrative peut obliger à quitter le territoire français un étranger... qui ne peut justifier être entré régulièrement sur le territoire français." Cette disposition permet ainsi au préfet de prendre une telle mesure sans que cela nécessite un refus explicite de titre de séjour.
- La Cour a rappelé que l'avis du Conseil d'État (n° 311893), qui semblait donner un sens restrictif à la possibilité pour le préfet d'imposer un OQT, se fondait sur une version précédemment en vigueur qui ne reflète plus le cadre juridique actuel.
2. Conclusion juridique :
- En conclusion, la Cour a rejeté la requête de M. A..., car la décision du préfet était conforme à la législation en vigueur au moment de l'arrêté contesté. « Il résulte de tout ce qui précède que la requête susvisée n'est manifestement pas susceptible d'entraîner l'infirmation du jugement attaqué... » Cela souligne que les décisions de l'administration sont présumées légales tant qu'elles s'inscrivent dans les limites fixées par la loi actuelle.
En somme, la décision de la Cour confirmait la légalité de l'arrêté préfectoral, clarifiant ainsi le cadre juridique entourant les obligations de quitter le territoire dans le contexte d'un séjour irrégulier.