Résumé de la décision :
La Cour administrative d'appel a rejeté la requête de la société SAUR, qui demandait l'annulation d'un jugement relatif à un titre exécutoire de pénalités prononcé par la commune de Fontvieille pour l'absence de réalisation des objectifs de rendement du réseau d'eau potable en raison d'une vague de froid survenue en février 2012, que la SAUR prétendait être un cas de force majeure. La Cour a conclu que la SAUR ne pouvait pas justifier l'existence de ce cas de force majeure et a, par conséquent, confirmé les pénalités initiales. En outre, la cour a condamné la SAUR à verser 2 000 euros à la commune au titre des frais de justice.
Arguments pertinents :
1. Absence de force majeure : La Cour a affirmé que la société SAUR ne pouvait pas se prévaloir d'un cas de force majeure, indiquant que "la SAUR se borne... à faire état d'un communiqué de Météo-France... sans toutefois apporter de précisions sur les conditions météorologiques constatées à Fontvieille, non plus que sur leur caractère exceptionnel, imprévisible et irrésistible". La Cour a souligné l'absence de preuves concrètes justifiant l'impact du gel sur le réseau de la SAUR.
2. Accord amiable : La Cour a indiqué que la commune avait accepté de réduire les pénalités à titre amiable suite à la demande de la SAUR, précisant que cela ne voulait pas dire que la commune reconnaissait le caractère de force majeure de l'épisode de froid, formant ainsi "l'élément décisif" contre la demande de décharge de la SAUR.
3. Condamnation des frais : Concernant les frais, la Cour a statué que "les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative s'opposent à ce que la somme réclamée par la société SAUR soit mise à la charge de la commune de Fontvieille, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance".
Interprétations et citations légales :
La décision s’appuie principalement sur les articles suivants :
- Code civil - Article 1152 : Cet article traite de la force majeure et des conséquences qu'elle peut avoir sur les obligations contractuelles. Cela a été cité pour examiner si la SAUR pouvait invoquer la force majeure pour ses obligations contractuelles en lien avec la gestion du service public de distribution d'eau.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que : "Dans les litiges... les frais exposés par une partie qui n'est pas la partie perdante... peuvent être remboursés". La Cour a jugé que, ne tenant pas la commune pour perdante, la disposition ne pouvait aboutir à une mise à charge de cette dernière pour les frais de la SAUR.
En conclusion, cette décision illustre l'importance ultime des preuves telles que les conditions spécifiques de la locale et les accords de reconnaissance de la force majeure dans les litiges relatifs à des obligations contractuelles, tout en clarifiant la mise en oeuvre des règles sur les frais dans les contentieux administratifs.