Résumé de la décision :
M. C...A... a formé une requête devant la Cour pour contester un jugement du tribunal administratif de Nancy qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du maire de Serrouville daté du 28 juin 2013. Cet arrêté imposait des travaux sur un mur considéré comme menaçant ruine, sans que M. A... n'accepte la propriété de ce dernier. La Cour a rejeté la requête de M. A... en confirmant la légalité de l'arrêté, en estimant qu'il est bien le propriétaire du mur en question et que la procédure de péril a été correctement suivie. De ce fait, les demandes de M. A... et celles de la commune relatives au remboursement des frais sont également rejetées.
Arguments pertinents :
1. Propriété du mur : La Cour a conclu que M. A... ne peut pas contester la propriété du mur, qui a été confirmée comme étant privative par un "procès-verbal de bornage" établi par un géomètre expert, daté du 26 décembre 2012. Cette preuve a été renforcée par un jugement du tribunal d’instance qui a rejeté la demande de M. A... pour un bornage judiciaire.
> "Il ressort clairement du 'procès-verbal de bornage et de reconnaissance de limites'... que le mur longeant le chemin rural qui ceinture la propriété, objet du bornage, est privatif."
2. Compétence du juge administratif : La Cour a affirmé qu'elle a compétence pour examiner les questions de propriété dans le cadre des arrêtés de péril sans devoir renvoyer à l'autorité judiciaire lorsqu'une contestation de la domanialité publique est invoquée.
> "Il suit de là que... le juge administratif est compétent pour examiner le bien-fondé de cette prétention... sans avoir à surseoir à statuer."
3. Rejet des conclusions : La Cour a malaise que les conclusions de M. A... au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, qui stipule la possibilité d'attribuer les frais de justice à la partie perdante, soient également rejetées, considérant que son appel ne reposait pas sur des arguments valides.
> "S'agissant des conclusions présentées sur le fondement des dispositions de l'article L. 761-1, elles ne peuvent qu'être rejetées."
Interprétations et citations légales :
1. Application des textes de loi :
- Code de la construction et de l'habitation - Article L. 511-1 : Cet article permet au maire de prescrire la réparation ou la démolition de bâtiments menaçant ruine. La jurisprudence retient que la sécurité publique est un critère essentiel dans l'application de cet article.
- Code de la construction et de l'habitation - Article L. 511-2 : Établit les modalités de mise en demeure du propriétaire et la procédure à suivre pour agir en cas de péril non imminent.
> "Le maire peut prescrire la réparation ou la démolition des murs, bâtiments ou édifices quelconques lorsqu'ils menacent ruine..."
2. Cadre judiciaire : La notion de préjudice, en cas de contentieux sur la propriété, souligne qu'un juge administratif peut se prononcer sur des questions liées au domaine privé et rejette systématiquement le renvoi à l’autorité judiciaire, sauf en cas de question préjudicielle sérieuse.
> "Il appartient au juge administratif de se prononcer sur l'existence, l'étendue et les limites du domaine public... sauf à renvoyer à l'autorité judiciaire la solution d'une question préjudicielle de propriété lorsque..."
3. Conclusion : La décision met en avant le respect des procédures administratives et la validation des titres de propriété par les juridictions compétentes, tout en clarifiant les rôles respectifs des juridictions administratives et judiciaires dans les litiges de propriété.
Cette analyse enrichit la compréhension des procédures judiciaires en matière de péril immobilier et de droits de propriété, illustrant l'interaction complexe entre la législation administrative et la protection juridique des biens privés.