Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme D..., de nationalité russe, conteste un jugement du tribunal administratif de Nantes qui a rejeté sa demande d'annulation de l'arrêté du préfet de la Loire-Atlantique du 3 février 2015, refusant de lui délivrer un titre de séjour et lui imposant une obligation de quitter le territoire français. Elle fait appel de cette décision en soutenant l'insuffisance de la motivation du refus, l'absence d'examen de sa situation personnelle, la méconnaissance de ses droits au regard de la Convention européenne des droits de l'homme, notamment les articles 8 et 3. La cour rejette la requête de Mme D..., confirmant ainsi la légalité de la décision préfectorale.
Arguments pertinents
1. Motivation du refus de titre de séjour : La cour indique que le refus est justifié par l'existence d'un rejet antérieur de la demande de statut de réfugié et que le préfet avait l'obligation légale de s'exécuter en ce sens : "le préfet de la Loire-Atlantique était, dès lors, tenu de refuser le titre de séjour demandé sur le fondement des dispositions du 8° de l'article L. 314-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile".
2. Examen de la situation personnelle : La cour déclare que les moyens fondant l'argument sur l'insuffisance de l'examen de la situation personnelle de Mme D. sont inopérants, étant donné le cadre légal contraignant relatif aux demandeurs d'asile.
3. Atteinte à la vie privée et familiale : Concernant les droits en vertu de l'article 8 de la Convention, la cour conclut que la décision ne porte pas une atteinte disproportionnée : "la décision portant obligation de quitter le territoire français n'a pas porté une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale".
4. Absence de nouveaux éléments : Elle note que les moyens invocables qui se réfèrent à l'article 3 de la Convention, sont redondants avec ceux déjà rejetés, sans apporter de nouveaux éléments : "la requérante se borne à reprendre en appel... le moyen invoqué en première instance".
Interprétations et citations légales
1. Article L. 314-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Celui-ci stipule que "le préfet doit refuser la délivrance d'un titre de séjour à un étranger dont la demande d'asile a été rejetée". Cette disposition démontre la contrainte posée sur le préfet dans le contexte d'un rejet antérieur par l'Office français de protection des réfugiés.
2. Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : Ce texte protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour rappelle que ce droit n'est pas absolu et que des atteintes peuvent être justifiées par l'intérêt public, comme le montrent les conclusions portant sur la situation personnelle de la requérante.
3. Article 3 de la Convention européenne : Évoquant le non-refoulement, la cour adopte les motifs de premier instance, affirmant qu'aucune situation de risque justifiant la méconnaissance de cet article n'a été prouvée par Mme D...
En conclusion, la décision de la cour démontre une application stricte des exigences légales relatives à l'évaluation des demandes de séjour des étrangers, en respectant les cadres législatifs établis et les jurisprudences existantes. La cour rejette donc la requête de Mme D... pour absence de fondement juridique.