Résumé de la décision
Mme D..., ressortissante marocaine, a contesté devant la cour la décision du ministre de l'intérieur qui rejetait sa demande de naturalisation formulée en 2012, en raison de son manque d'assimilation, notamment lié à sa faible connaissance de la langue française. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif de Nantes qui avait également rejeté sa requête, considérant que Mme D... ne justifiait pas d'une assimilation suffisante selon les critères définis par le code civil. La cour a conclu qu'il n'y avait pas eu d'erreur d'appréciation de la part du ministre.
Arguments pertinents
1. Connaissance de la langue française : La cour a souligné que Mme D... avait des difficultés de communication en français, ne sachant ni lire ni écrire. Même après dix-neuf ans en France, elle ne pouvait pas accomplir les démarches de la vie quotidienne sans aide. Cela a été interprété comme un signe évident d'un manque d'assimilation.
- "Malgré dix-neuf ans passés en France, Mme D... communique très difficilement en langue française..."
2. Port du foulard : Bien que le rapport mentionne que le port du foulard pourrait démontrer un manque d'assimilation, la cour a estimé que cette évaluation n'était pas déterminante pour le rejet de la demande de naturalisation. Le ministre avait légitimement fondé sa décision sur le critère linguistique sans que cela constitue une atteinte à la neutralité du service public.
- "La circonstance que l'agent [...] ait indiqué [...] que le port du foulard paraissait traduire un manque d'assimilation [...] est sans incidence sur l'appréciation relative au manque d'assimilation linguistique."
Interprétations et citations légales
Les textes de loi appliqués par la cour sont principalement tirés du Code civil. Un article clé dans cette affaire est le suivant :
- Code civil - Article 21-24 : "Nul ne peut être naturalisé s'il ne justifie de son assimilation à la communauté française, notamment par une connaissance suffisante, selon sa condition, de la langue de l'histoire, de la culture et de la société françaises."
Cet article inscrit clairement le critère d'assimilation linguistique comme un élément fondamental pour la naturalisation. Dans cette affaire, la cour a interprété cet article comme imposant une obligation d'évaluer la compétence linguistique en fonction de la nécessité d'une intégration effective dans la société française. Les difficultés de Mme D... à communiquer montrent qu'elle ne répondait pas à cette exigence.
Ainsi, le jugement conclut que la décision du ministre de l'intérieur, fondée sur un constat de manque d'assimilation linguistique, était conforme à la législation, et le rejet de la demande de Mme D... a été jugé non seulement approprié, mais également nécessaire pour le respect des critères légalement établis pour la naturalisation en France.
En résumé, Mme D... n'a pas réussi à prouver qu'elle répondait aux critères d'assimilation requis par la loi, que ce soit en matière de langue ou d'adhésion aux valeurs de la République. La cour a donc rejeté ses arguments, confirmant le jugement initial du tribunal administratif.