Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a statué sur la requête de M. B...A..., un ressortissant sénégalais, qui conteste un jugement du tribunal administratif d'Orléans du 19 septembre 2017 rejetant sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 10 octobre 2016, refusant le titre de séjour qu'il avait sollicité. M. A... a fait valoir plusieurs moyens, dont des vices d'incompétence, une insuffisance de motivation de l'arrêté, des violations des droits de l'homme, ainsi qu'une erreur manifeste d'appréciation. La Cour, adoptant les motifs des premiers juges, rejette la requête en confirmant le maintien de l'arrêté contesté.
Arguments pertinents
1. Incompétence de l'auteur de l'arrêté : M. A... soutient que l'arrêté du préfet est entaché d'un vice d'incompétence. Cependant, la Cour confirme que l'arrêté a été signé par une autorité ayant une délégation de signature valide, écartant ainsi ce moyen.
2. Motivation de l'arrêté : Le requérant argue que l'arrêté manque de motivation conforme à la loi du 11 juillet 1979. La Cour conclut que l'acte administratif est suffisant en droit et en fait, ce qui répond aux exigences de motivation.
3. Violation de l'article 8 de la CEDH : Le requérant prétend que l'arrêté méconnaît ses droits à la vie familiale tels que garantis par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. La Cour rappelle que, compte tenu de la brièveté du séjour en France et de l'âge de M. A... au moment de la décision, cet argument ne tient pas.
4. Erreur manifeste d'appréciation : Enfin, M. A... fait état d'une erreur manifeste d'appréciation concernant les conséquences de l'arrêté sur sa situation personnelle. La Cour ne partage pas cette interprétation, maintenant son analyse fondée sur les éléments d'âge et de circonstances d'entrée en France.
Interprétations et citations légales
- Délégation de signature : La Cour a statué que l'arrêté contesté découle d'une délégation régulière, réduisant ainsi toute contestation sur la compétence du signataire. Cela s'appuie sur le principe général du droit administratif selon lequel les actes émis par des autorités compétentes sont présumés réguliers tant qu'il n'est pas prouvé le contraire.
- Loi du 11 juillet 1979 : Les exigences de motivation des actes administratifs sont stipulées par cette loi, qui impose une justification claire des décisions. La Cour a jugé que l'arrêté répondait à ces exigences, en se basant sur sa formulation et sur les circonstances entourant le cas.
- Article 8 de la CEDH : Cet article garanti le droit à la vie familiale, mais la Cour a souligné que les mesures d'expulsion ou de refus de titre sont pleinement justifiées dans le cadre de la législation nationale, notamment lorsqu'il s'agit de l'entrée irrégulière sur le territoire sous des considérations d'intérêt public.
- Code de justice administrative - Article L.761-1 : La requête en indemnisation a été déclarée irrecevable, les conclusions de M. A... étant rejetées. Cet article prévoit que les parties perdantes peuvent être condamnées à payer les frais d'avocat de la partie gagnante, mais dans ce cas, l'absence d'éléments justifiant le recours a conduit à un rejet.
En somme, la décision de la Cour maintient l'exécution de l'arrêté préfectoral, affirmant la conformité du processus administratif aux normes établies par la législation française et les engagements internationaux.