Résumé de la décision
Dans cette affaire, la Cour d'Appel a été saisie d'une demande en déclaration judiciaire de paternité introduite par demoiselle Y... contre X..., qui a opposé une fin de non-recevoir. La Cour a rejeté cette fin de non-recevoir, a reconnu qu'il y avait eu séduction par promesse de mariage, et a ordonné une expertise pour déterminer la paternité de l'enfant. X... a contesté cette décision, arguant que la séduction par promesse de mariage ne pouvait pas être établie en raison de l'initiative de Y... dans la relation.
Arguments pertinents
La Cour d'Appel a fondé sa décision sur plusieurs éléments clés :
1. Promesse de mariage : La publication des bans en février 1949, accompagnée du consentement de X..., a été considérée comme un "commencement de preuve caractérisé de promesse de mariage". La Cour a noté que cette promesse était connue de l'entourage des jeunes gens et qu'elle avait eu lieu avant la conception de l'enfant.
2. Initiative de la relation : La Cour a précisé qu'elle n'avait pas à se prononcer sur l'initiative de la promesse, mais plutôt sur son impact sur les relations entre les parties. Elle a conclu que la promesse de mariage avait été déterminante pour établir les relations sexuelles entre X... et Y....
3. Appréciation souveraine des preuves : La Cour a exercé une appréciation souveraine des documents et des témoignages, en concluant qu'il existait suffisamment d'éléments pour établir la séduction.
Interprétations et citations légales
La décision de la Cour d'Appel repose sur une interprétation des éléments constitutifs de la séduction par promesse de mariage, qui sont souvent encadrés par le droit civil. En l'espèce, la Cour a appliqué les principes suivants :
- Éléments de preuve : La notion de "commencement de preuve par écrit" est essentielle dans ce contexte. La Cour a jugé que les éléments présentés constituaient une preuve suffisante de la promesse de mariage, ce qui est en accord avec le Code civil - Article 1348, qui stipule que "la preuve d'un acte juridique peut être faite par tout moyen, sauf dans les cas où la loi exige un écrit".
- Liberté de consentement : La décision souligne également l'importance du consentement libre et éclairé dans la formation d'une promesse de mariage, conformément au Code civil - Article 180, qui exige que "le consentement doit être donné librement et non sous l'influence d'une erreur, d'un dol ou d'une violence".
En conclusion, la Cour d'Appel a correctement appliqué les principes juridiques relatifs à la promesse de mariage et à la séduction, en se fondant sur des éléments de preuve tangibles et en respectant les exigences légales en matière de consentement. Les critiques formulées par X... n'ont pas été jugées fondées, et l'arrêt a été confirmé.