Résumé de la décision
La Cour de cassation a partiellement cassé l'arrêt de la Cour d'appel de Nancy du 17 octobre 1963, qui avait condamné André X... et Jean-Pierre Y... à trois ans d'emprisonnement et cinq ans d'interdiction de séjour pour des infractions de vol, escroquerie et usage de faux. La Cour a annulé la décision de la Cour d'appel concernant la non-confusion des peines, en vertu du principe de non-cumul des peines, mais a maintenu les autres dispositions de l'arrêt.
Arguments pertinents
1. Violation du principe de non-cumul des peines : La Cour a relevé que l'arrêt attaqué a violé le principe selon lequel, en cas de double condamnation, seule la peine la plus forte doit être purgée. La Cour a affirmé que "c'est la loi elle-même qui l'a ordonnée, sans s'en remettre du soin de la prononcer aux juges qui ne sauraient ordonner une mesure contraire".
2. Application des articles de loi : La décision a été fondée sur l'article 4 du Code de justice militaire, qui stipule que lorsqu'un justiciable est poursuivi pour des infractions relevant de juridictions militaires et ordinaires, la peine la plus forte doit être subie. La Cour a donc considéré que cette règle s'applique également aux juges de droit commun.
Interprétations et citations légales
1. Article 4 du Code de justice militaire : Cet article précise que "lorsqu'un justiciable des juridictions militaires est poursuivi en même temps pour un crime ou pour un délit de la compétence des tribunaux militaires et pour un autre crime ou délit de la compétence des tribunaux ordinaires, il est traduit d'abord devant le tribunal auquel appartient la connaissance du fait comportant la peine la plus grave". Ce texte établit clairement que la peine la plus sévère doit être purgée, ce qui a été mal appliqué dans le cas présent.
2. Article 5 du Code pénal : Cet article renforce le principe de non-cumul des peines, stipulant que "la peine la plus forte est seule subie" en cas de double condamnation. La Cour a souligné que cette règle est impérative et ne peut être contournée par les juges.
3. Article 593 du Code de procédure pénale : Cet article évoque les conditions de la cassation et des motifs de nullité. La Cour a utilisé cet article pour justifier la cassation partielle de l'arrêt, en raison du défaut de motifs et du manque de base légale dans la décision de la Cour d'appel.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation souligne l'importance du respect des principes juridiques relatifs au cumul des peines, en affirmant que les juges ne peuvent pas déroger à la loi qui impose la confusion des peines en cas de double condamnation.