Résumé de la décision
Dans cette affaire, Ciais, propriétaire, avait consenti au renouvellement d'un bail commercial avec son locataire, X..., après avoir exercé son droit de repentir le 7 février 1959. En cours d'instance, X... a demandé que le point de départ du bail soit fixé au 7 février 1959, en se prévalant de l'article 7 de la loi du 30 juillet 1960. La cour d'appel a accédé à cette demande, mais la Cour de cassation a annulé cette décision, considérant que les parties avaient déjà convenu d'un point de départ au 1er janvier 1954, ce qui constituait un contrat judiciaire. Ainsi, X... ne pouvait pas revenir sur son acceptation.
Arguments pertinents
1. Application de l'article 7 de la loi du 30 juillet 1960 : La Cour de cassation a rappelé que bien que cet article soit applicable de plein droit aux instances en cours, il est possible de renoncer à ses dispositions par un accord ultérieur entre les parties. Cela souligne la primauté de la volonté des parties dans la formation des contrats.
2. Contrat judiciaire : La décision de la cour d'appel a été jugée erronée car, selon la Cour de cassation, un contrat judiciaire s'était formé lorsque les parties avaient convenu que le bail renouvelé commencerait au 1er janvier 1954. La Cour a affirmé que X... ne pouvait pas revenir sur cette acceptation, ce qui illustre le principe de la force obligatoire des contrats.
> "X... ne pouvait plus par la suite revenir sur son acceptation de la date proposée par le propriétaire."
Interprétations et citations légales
1. Article 7 de la loi du 30 juillet 1960 : Cet article stipule que les dispositions de la loi s'appliquent de plein droit à toutes les instances en cours à la date de sa promulgation. Cependant, la Cour de cassation a interprété que cet article ne fait pas obstacle à un accord postérieur entre les parties pour renoncer à ses dispositions.
2. Contrat judiciaire et force obligatoire : La Cour de cassation a affirmé que l'accord entre Ciais et X... sur le point de départ du bail a créé un contrat judiciaire, ce qui est en ligne avec le principe général du droit des contrats selon lequel les parties sont tenues par leurs engagements. Cela est en accord avec le Code civil - Article 1134, qui dispose que les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.
> "Il s'est formé alors un contrat judiciaire."
En conclusion, cette décision illustre l'importance de la volonté des parties dans les contrats, même en présence de dispositions légales, et rappelle que les accords conclus en cours d'instance peuvent avoir des effets contraignants.