Résumé de la décision
Cette décision concerne un litige opposant M. B..., un employé de la compagnie aérienne Aigle Azur, à la société Aéroports de Paris suite à une chute sur une chaise dans l'enceinte de l'aéroport d'Orly, survenue le 16 septembre 2014. M. B... a assigné la société Aéroports de Paris ainsi que son assureur en vue d'obtenir réparation de son préjudice. Le juge de la mise en état avait initialement déclaré la compétence de la juridiction administrative, mais cette compétence a été contestée. Le tribunal administratif de Melun a par la suite renvoyé la question de la compétence au Tribunal. La décision finale stipule que la juridiction judiciaire est compétente pour traiter le litige, annulant les précédentes décisions des autres juridictions.
Arguments pertinents
1. Nature du dommage : La décision souligne que le dommage subi par M. B... ne relève pas de l'exercice de prérogatives de puissance publique, ce qui est essentiel pour déterminer la compétence. À cet égard, il est précisé que "le dommage pour lequel M. B... demande réparation n'a pas été causé par l'exercice de prérogatives de puissance publique".
2. Caractère de l'ouvrage : La chaise sur laquelle M. B... a chuté ne peut pas être considérée comme un ouvrage public. Cela découle de l'interprétation donnée par la loi du 20 avril 2005, qui stipule que seuls les "ouvrages appartenant à la société Aéroports de Paris et affectés au service public aéroportuaire" sont des ouvrages publics. La décision conclut que "la chaise ayant causé le dommage, qui n'est pas un bien immobilier, ne saurait présenter le caractère d'un ouvrage public".
3. Renvoi à la juridiction judiciaire : En conséquence des éléments précités, la compétence revient à la juridiction judiciaire. La décision stipule clairement que "le litige ressortit à la compétence de la juridiction judiciaire".
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes de loi :
- Loi n° 2005-357 du 20 avril 2005 : Cette loi est cruciale car elle a transformé Aéroports de Paris en société anonyme tout en lui conférant des missions de service public. Cependant, cette transformation ne confère pas à chaque bien appartenant à la société le caractère d'un ouvrage public. Le tribunal souligne que "le dommage pour lequel M. B... demande réparation n'a pas été causé par l'exercice de prérogatives de puissance publique".
- Décret n° 2015-233 du 27 février 2015 : Dans ce décret, l'article 32 fait référence aux compétences respectives des juridictions administrative et judiciaire. C'est sur ce fondement que le tribunal a été saisi en raison de la contestation de la décision du tribunal administratif de Melun.
- Code des transports : Bien que le texte n'ait pas été explicitement cité dans les passages extraits, son application est sous-entendue dans le cadre des missions de service public confiées aux Aéroports de Paris.
Ainsi, cette décision souligne la nécessaire distinction entre les activités de service public et la compétence judiciaire pour les cas d'accidents ne résultant pas d'une prérogative de puissance publique. Ces éléments montrent l'importance de la qualification des biens et de la nature de l'accident pour déterminer la juridiction compétente.