Résumé de la décision
La Caisse de prévoyance sociale de la Polynésie française (CPS) a contesté la validité de dix-neuf titres de perception et commandements de payer émis par la direction générale des finances publiques pour des transports sanitaires urgents. Après avoir annulé la décision de la Cour de cassation du 3 juin 2021 qui déclarait les juridictions judiciaires incompétentes, un tribunal administratif a réaffirmé sa compétence pour annuler les titres exécutoires, tout en se déclarant incompétent pour les commandements de payer. La décision rendue attribue finalement la compétence à la juridiction judiciaire pour le litige concernant la régularité des commandements de payer.
Arguments pertinents
1. Compétence des juridictions judiciaires : La décision souligne que les demandes d'annulation des commandements de payer, fondées sur l'absence de mise en demeure et le défaut de publication de nomination du comptable public, relèvent de la compétence du juge de l'exécution. Cela repose sur le fait que ces éléments se rattachent à la régularité en la forme des actes de poursuites et non à l'exigibilité de l'impôt. La décision précise : "Dès lors, elle ressortit... à la compétence du juge de l'exécution et, par voie de conséquence, à celle de la juridiction de l'ordre judiciaire."
2. Nullité de l'arrêt de la Cour de cassation : L'article 2 de la décision annule l'arrêt de la Cour de cassation du 3 juin 2021, en déclarant qu'il était erroné de considérer que les juridictions judiciaires étaient incompétentes pour connaître des demandes d’annulation des commandements de payer, illustrant ainsi un changement dans l'interprétation de la compétence.
Interprétations et citations légales
La décision se fonde sur plusieurs textes législatifs qui régissent la compétence des juridictions :
- Article LP 715-6 du code des impôts de la Polynésie française : Cet article stipule qu’une mise en demeure par lettre recommandée doit précéder le premier acte de poursuite. La décision indique que le non-respect de cette exigence constitue un motif de contestation de la régularité en la forme des commandements de payer.
- Article L. 213-6 du code de l'organisation judiciaire : Cet article prévoit que les contestations relatives à la régularité des actes de poursuites sont de la compétence des juridictions judiciaires, renforçant ainsi l'argumentation que les demandes de la CPS relèvent effectivement de cette juridiction.
La portée de cette décision illustre l’importance de la mise en forme des actes de poursuite et la responsabilité des comptables publics dans leurs publications, selon les exigences fixées par le code des impôts, et met en lumière la nécessité de clarifier les attributions entre les juridictions administratives et judiciaires.