Résumé de la décision
M. B..., un ressortissant nigérian, a contesté un jugement du tribunal administratif de Bordeaux qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral le transférant aux autorités italiennes pour l'examen de sa demande d'asile. Cependant, suite à une décision ultérieure du préfet de la Gironde, qui a admis M. B... au séjour le temps de l'instruction de sa demande, les demandes d'annulation et d'injonction de M. B... sont devenues sans objet. La cour a donc statué qu’il n'y avait pas lieu de statuer sur ces conclusions.
Arguments pertinents
1. Inopportunité de statuer : La cour a constaté que, avec l'admission provisoire au séjour de M. B... délivrée par le préfet, l'arrêté contesté avait été implicitement abrogé. Cela signifie que les demandes initiales de M. B... perdaient leur fondement juridique. La cour a affirmé : "les conclusions de M. B... tendant à l'annulation... ainsi que celles en injonction sont devenues sans objet."
2. Absence de besoin de jugement : En application de l'article R. 222-1 du code de justice administrative, la cour a conventionné que s'il n'y avait plus matière à juger sur les principales demandes, il incombait de déclarer le non-lieu à statuer.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 222-1 du code de justice administrative : Cet article précise que « les présidents de... cour administrative d'appel... peuvent, par ordonnance : ... 3° Constater qu'il n'y a pas lieu de statuer sur une requête ». La cour s’est fondée sur cet article pour refuser de statuer, en considérant que les demandes de M. B... étaient désormais sans objet.
2. Droit d’asile en rapport avec l’arrêté du préfet : La procédure d'asile ainsi que les implications des transferts aux autorités italiennes doivent être interprétées à la lumière des règlements européens et du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Le fait que le préfet ait admis M. B... au séjour, a pour effet de rendre caduque la demande de transfert. L’article du code de l'entrée et du séjour des étrangers stipule l’importance de l'examen de la demande d'asile dans le respect des droits fondamentaux des demandeurs.
3. Absence d’allocation d’indemnités : La cour a également statué qu'il n'y avait pas lieu de faire droit aux demandes d’indemnités formulées par M. B..., en lien avec les articles L. 761-1 du code de justice administrative et 37 de la loi du 10 juillet 1991, soulignant que l'issue de la décision était basée sur le fait que l’État n'était pas responsable de la situation.
En conclusion, cette décision illustre une application stricte des normes en matière de droit d'asile, mettant en avant la priorité aux dispositions administratives successives qui peuvent nécessairement rendre des demandes antérieures obsolètes.