Résumé de la décision
La société Akira Mecaturbines a contesté une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux qui avait étendu une expertise à son égard concernant un sinistre survenu le 8 juin 2018, impliquant un moteur DGEN 380 A6. Ce moteur, fabriqué par la société Price Induction, avait été vendu à l'université de Bordeaux, qui en avait également confié l'entretien à cette société. La cour a rejeté la requête de la société Akira Mecaturbines, considérant que l'extension de l'expertise était justifiée pour déterminer les responsabilités liées à la conception, la fabrication et l'installation de l'équipement.
Arguments pertinents
1. Responsabilité de Price Induction : L'université de Bordeaux a soutenu que la responsabilité de Price Induction pouvait être engagée en raison de son rôle dans le remplacement de la turbine basse pression, dont le disque s'est rompu. Le contrat de maintenance stipule que les pièces remplacées sont garanties pendant un an.
2. Reprise d'activité : La cour a noté que Price Induction avait été placée en redressement judiciaire et que sa reprise partielle par Akira Mecaturbines soulevait des questions sur la transmission des obligations liées à la maintenance et à l'entretien du matériel.
3. Utilité de l'expertise : La cour a conclu que l'extension de l'expertise à Akira Mecaturbines était justifiée pour éclaircir les responsabilités de Price Induction et déterminer si des obligations avaient été transférées à la société appelante.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 532-1 du Code de justice administrative : Cet article stipule que "le juge des référés peut, sur simple requête et même en l'absence de décision administrative préalable, prescrire toute mesure d'expertise ou d'instruction". La cour a interprété cet article comme permettant d'étendre une expertise déjà ordonnée si cela est utile à la résolution d'un litige potentiel.
2. Responsabilité contractuelle : La cour a également examiné la question de la responsabilité de Price Induction, en se basant sur les obligations contractuelles qui peuvent subsister même après une reprise d'activité. Cela soulève des questions sur la continuité des obligations en matière de maintenance et de garantie des équipements.
3. Utilité de l'expertise : La cour a affirmé que "l'extension à l'appelante des opérations de l'expertise susindiquée a pu à juste titre être regardée comme de nature à présenter une utilité". Cela souligne l'importance de clarifier les responsabilités dans des situations où plusieurs parties sont impliquées dans la fabrication et l'entretien d'un produit.
En conclusion, la décision met en lumière les complexités juridiques entourant la responsabilité en matière de produits défectueux et les implications d'une reprise d'activité sur les obligations contractuelles.