Résumé de la décision
Dans l'affaire opposant les consorts E... H... au centre hospitalier Andrée Rosemon, par une requête enregistrée le 9 décembre 2021, les requérants ont demandé la réforme d'un jugement du tribunal administratif de la Guyane du 15 juillet 2021, qui n'avait pas répondu à l'intégralité de leurs demandes d'indemnisation suite à la mort de M. B... L.... La cour a jugé que la requête d'appel était tardive et manifestement irrecevable, car elle a été déposée après l'expiration du délai de trois mois à compter de la notification du jugement. En conséquence, la cour a rejeté l'ensemble des conclusions de la requête et a déclaré irrecevables les demandes de frais d'instance.
Arguments pertinents
1. Délai d'appel
La cour a rappelé que, selon l'article R. 811-2 du Code de justice administrative, le délai d'appel est de deux mois, mais il est augmenté d'un mois pour les personnes demeurant en Guyane (article R. 421-7). Ce qui signifie que le délai pour interjeter appel était de trois mois dans ce cas spécifique. Étant donné que la notification du jugement a eu lieu au plus tard le 11 août 2021 et que la requête a été déposée le 9 décembre 2021, la cour a conclu que l'appel était tardif.
2. Notification
Les notifications envoyées aux requérants M. A... E... H... et Mme J... E... H... ont été retournées avec des mentions "avisé et non réclamé" et "destinataire inconnu", respectivement. La cour a estimé qu'il n'était pas prouvé que les requérants avaient informé le tribunal de leur nouvelle adresse. Par conséquent, ils étaient réputés avoir reçu la notification du jugement dans les délais impartis.
3. Conclusion sur les demandes nouvelles
La cour a également noté que certaines conclusions présentées en appel étaient nouvelles et par conséquent, irrecevables. Cela inclut certaines demandes d'indemnisation formulées par d'autres membres de la famille qui n'étaient pas présentes dans la requête initiale.
Interprétations et citations légales
1. Délai pour introduire une requête d'appel
- Code de justice administrative - Article R. 811-2 : "Sauf disposition contraire, le délai d'appel est de deux mois. Il court contre toute partie à l'instance à compter du jour où la notification a été faite à cette partie."
- Code de justice administrative - Article R. 421-7 : "Lorsque la demande est portée devant un tribunal administratif qui a son siège en France métropolitaine [...] le délai de recours [...] est augmenté d'un mois pour les personnes qui demeurent [...] en Guyane [...]".
Ces dispositions expliquent pourquoi le délai pour introduire une requête d'appel est passé à trois mois, tenant compte de la situation géographique des requérants.
2. Sur la notification du jugement
- La décision de la cour repose sur la présomption de réception de la notification lorsque le pli a le statut "avisé et non réclamé". Cela confirme la responsabilité des requérants de maintenir le tribunal informé de leur adresse actuelle.
3. Demandes nouvelles
- L'irrecevabilité des "conclusions présentées pour Mme P... E..., M. K... H..., et d'autres enfants" est fondée sur le principe que seules les conclusions qui figuraient dans la requête initiale peuvent être soumises en appel. Cela renforce l'importance de l'exhaustivité des demandes dès le premier niveau de juridiction.
En conclusion, la cour a appliqué rigoureusement les articles du Code de justice administrative, affirmant que le non-respect des délais de notification et des procédures d'appel entraîne l'irrecevabilité des demandes présentées.