Résumé de la décision
Mme C..., qui est de nationalité macédonienne, a formé un recours devant la cour pour contester un jugement du tribunal administratif de Bordeaux qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral. Cet arrêté, daté du 13 mars 2015, lui refusait un titre de séjour, l'obligeait à quitter le territoire français, et fixait le pays de renvoi. La cour a examiné les arguments de Mme C..., notamment en ce qui concerne des craintes de persécutions en raison de l’activisme politique de son époux, mais a jugé que ces allégations n'étaient pas suffisamment fondées. Elle a donc confirmé le jugement du tribunal administratif et rejeté la demande de Mme C..., ainsi que ses demandes d'injonction et de remboursement des frais.
Arguments pertinents
1. Fondement juridique de la décision de renvoi : La cour a examiné si le préfet avait respecté les obligations légales dans la fixation du pays de renvoi. Le jugement souligne que le préfet a suffisamment informé Mme C... des bases légales de sa décision :
> "il a mis en mesure Mme C... de connaître le fondement légal de la décision fixant le pays de renvoi…"
2. Exposition aux persécutions : La cour a rejeté l'argument selon lequel le retour en Macédoine exposerait Mme C... et son époux à des persécutions, indiquant que les preuves fournies par la requérante étaient insuffisantes :
> "Ni ces pièces [...] ni le récit de la requérante [...] ne suffisent à établir que son époux [...] serait personnellement exposé à des menaces pour sa vie ou sa sécurité..."
3. Rejet de la demande d'asile : La cour a pris en compte le fait que la demande d'asile de Mme C... avait été rejetée par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) et confirmé par la Cour nationale du droit d'asile (CNDA), soulignant :
> "Ces allégations ne sont pas davantage établies par les pièces mentionnées au point 4."
Interprétations et citations légales
1. Interprétation du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA) - Article L. 513-2 : Cet article traite des conditions selon lesquelles un étranger peut être éloigné. Il précise que l'éloignement ne peut se faire vers un pays si la personne prouve que sa vie ou sa liberté y sont menacées. La cour a interprété que ni Mme C... ni son époux n'ont démontré un tel risque.
2. La loi du 11 juillet 1979 : Cette loi exige que l'administration informe un étranger des motifs de toute décision lui imposant de quitter le territoire. La cour a considéré que le préfet avait respecté cette exigence, en permettant à Mme C... d'être informée des fondements de la décision.
3. Application des conventions internationales : La cour a également vérifié que les décisions étaient conformes aux engagements internationaux de la France, notamment les dispositions de la Convention européenne des droits de l'homme (article 3), qui prohibent les traitements inhumains ou dégradants. Toutefois, elle a conclu qu'il n'existait pas de risque avéré dans le cas de Mme C...
En conclusion, la décision illustre comment la cour a jugé que les droits de l'intéressée avaient été respectés selon le cadre légal, rejetant ainsi les demandes formulées par Mme C... pour la protection en France.