Résumé de la décision
La Poste a contesté un jugement du tribunal administratif de Bordeaux, qui avait annulé une décision de refus de reconnaissance de l'imputabilité au service du décès de M. C..., un fonctionnaire de La Poste, survenu le 17 décembre 2014, lors de son service. Le tribunal administratif avait décidé que le décès était lié à l'exercice de ses fonctions, en rejetant les arguments de La Poste concernant l'absence de lien entre l'accident et le service. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant qu'il n'existait pas de circonstances particulières pour détacher l'accident du service.
Arguments pertinents
1. Régularité du jugement : La Poste a soutenu que la minute du jugement n'était pas signée, en violation de l'article R. 741-7 du code de justice administrative. La cour a répondu que "la minute du jugement attaqué a été signée par le rapporteur, le président et le greffier", et que l'absence de signatures sur l'expédition notifiée aux parties n'affecte pas la régularité du jugement.
2. Lien entre service et accident : La Poste a également argumenté qu'il n'existait pas de lien entre les conditions d'exécution du service et l'accident. La cour a souligné que, selon la jurisprudence, un accident survenu sur le lieu et dans le temps du service est considéré comme un accident de service en absence de faute personnelle. La cour a noté que "le syndrome coronarien aigu à l'origine du décès de M. C... s'est manifesté aux alentours de 8 heures 30 alors qu'il était en service", affirmant qu'il devait être regardé comme un accident de service.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 741-7 : Cet article stipule que "Dans les tribunaux administratifs et les cours administratives d'appel, la minute de la décision est signée par le président de la formation de jugement, le rapporteur et le greffier d'audience". La cour a interprété cette disposition pour affirmer que les signatures sur la minute sont essentielles pour la validité des jugements, mais que l'absence de signatures sur l'expédition notifiée n'altère pas la régularité de la décision.
2. Accident de service : En référence à la notion d'accident de service, la cour a noté que "lorsqu'un accident se produit dans le cadre des fonctions d'un fonctionnaire, sans circonstances particulières pour le détacher de son service, il est réputé être un accident de service". Cette interprétation est soutenue par le fait que le décès était survenu pendant le temps de travail, sans élément démontrant une pathologie non liée à l'activité professionnelle.
3. Les conclusions de la cour se basent sur le code des pensions civiles et militaires de retraite, précisant les conditions dans lesquelles un décès peut être reconnu comme imputable au service.
En somme, la cour a jugé que tant sur le plan formel que substantiel, les arguments de La Poste ne suffisaient pas à remettre en question la décision du tribunal administratif de Bordeaux, tant sur la régularité que sur le bien-fondé du jugement.