Résumé de la décision
M. et Mme B... ont contesté un jugement du tribunal administratif de Limoges daté du 11 décembre 2014, qui rejetait leur demande de décharge d'imposition relative à une somme de 250 000 euros intégrée dans leurs recettes professionnelles suite à une vérification de comptabilité. Le tribunal a confirmé que cette somme ne représentait pas un prêt, mais une recette professionnelle. En outre, les requérants ont sollicité une déduction de certaines sommes versées à des sociétés, argument qui a également été rejeté. Finalement, la cour a décidé de rejeter la requête des requérants sans accorder de frais au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Sur la régularité de la procédure contentieuse : La cour a statué que le silence gardé par l'administration sur la réclamation faite par M. B... pendant plus de six mois a eu pour effet de constituer un rejet implicite, permettant à M. et Mme B... de porter le litige devant le tribunal. Le tribunal a observé que le délai anormalement long ne viciait pas la procédure. En se fondant sur l'article R. 198-10 du livre des procédures fiscales, la cour a conclu que "le silence gardé pendant six mois sur celle-ci peut seulement être regardé comme un rejet implicite de la réclamation".
2. Sur le bien-fondé des impositions : Les requérants ont contesté la qualification de la somme de 250 000 euros d'être une recette professionnelle, soutenant qu'il s'agissait d'un prêt. Toutefois, le tribunal a jugé que cette somme "ne correspond pas à un prêt" et a confirmé que l'administration des impôts avait raison de la considérer comme un revenu non commercial.
3. Concernant les déductions demandées : La cour a rejeté la demande de déduire des sommes versées à des sociétés comme dépenses professionnelles, notant qu'aucun élément justificatif n'avait été fourni à cet effet.
Interprétations et citations légales
1. Sur le délai de décision de l'administration fiscale :
- Selon Livre des procédures fiscales - Article R. 198-10, l'administration fiscale doit statuer sur les réclamations dans un délai de six mois. Si elle ne le fait pas, cela peut être interprété comme un rejet implicite. La cour souligne que "si le directeur des services fiscaux n'a pas soumis d'office la réclamation au tribunal, le silence gardé pendant six mois sur celle-ci peut seulement être regardé comme un rejet implicite".
2. Sur la définition des recettes professionnelles :
- L'article 93 du code général des impôts définit que "le bénéfice à retenir dans les bases de l'impôt sur le revenu est constitué par l'excédent des recettes totales sur les dépenses nécessitées par l'exercice de la profession". Ce cadre légal a été appliqué pour justifier que la somme de 250 000 euros devait bien être comptabilisée comme recette.
3. Sur les frais de justice :
- L'article L. 761-1 du code de justice administrative stipule que les frais non compris dans les dépens peuvent être remboursés à la partie gagnante. La cour a conclu que l'Etat, n'étant pas la partie perdante, ne pouvait pas être condamné au paiement de ces frais, en affirmant que "l'Etat n'étant pas la partie perdante au litige, ces dispositions font obstacle à ce qu'il soit fait droit aux conclusions présentées par M. et Mme B...".
Cette analyse démontre que la décision repose sur une interprétation rigoureuse des textes législatifs relatifs à la procédure fiscale, à la définition des recettes et aux implications des frais de justice.