Résumé de la décision
La SNC Locatourisme a formé un recours contre un jugement du tribunal administratif de la Guadeloupe qui avait rejeté ses demandes de dégrèvement de la cotisation foncière des entreprises (CFE) pour les années 2012 et 2013. La société soutenait avoir cessé son activité de loueur en meublé en 2010, justifiant l'absence d'imposition pour ces années. Toutefois, la Cour a confirmé le jugement en considérant que la SNC Locatourisme était dûment imposée, la cessation d'activité n'étant pas prouvée avant le 19 mai 2014, date de fermeture administrative de ses établissements.
Arguments pertinents
1. Activité professionnelle et cessation : La Cour rappelle que selon l’article 1447 du code général des impôts (CGI), la cotisation foncière des entreprises est due par les personnes morales ayant une activité professionnelle habituelle. En l’espèce, la SNC Locatourisme a été imposée étant considérée comme active pendant les années contestées.
> "La cotisation foncière des entreprises est due chaque année par les personnes (...) morales (...) qui exercent à titre habituel une activité professionnelle non salariée." - CGI - Article 1447
2. Déclarations fiscales : Bien que la SNC Locatourisme ait produit des liasses fiscales attestant un chiffre d’affaires nul, la Cour a souligné que ces documents ne suffisaient pas à prouver la cessation d’activité. En effet, les déclarations ultérieures à l'administration annonçant la fermeture de ses établissements illustrent un manque de preuves concernant la cessation précoce de l’activité.
> "La cessation de toute activité de la société Locatourisme dans ses établissements [...] ne résulte pas de l'instruction."
3. Règlementation sur la cessation d’activité : Il est établi que la cessation d'activité n'exige pas de condition de forme. Cependant, dans ce cas particulier, la société n’a pas engagé de démarches administratives pour officialiser sa cessation, ce qui a été crucial dans la décision.
> "Il est d'ailleurs constant que la société n'a pas sollicité la modification du registre du commerce et des sociétés pour prendre en compte la cessation d'activité."
Interprétations et citations légales
La décision de la Cour met en lumière l'importance de la preuve tangible en matière fiscale. Les arguments de la requérante reposaient principalement sur des déclarations fiscales datant de 2012 et 2013, accompagné d'une affirmation de cessation d'activité en 2010. Cela soulève la question d'interprétation des articles impactant la cessation d'activité et les obligations déclaratives.
1. Cessation d'activité non prouvée : La SNC a omis de documenter formellement sa cessation d’activité, illustrant une lacune dans son obligation de transparence fiscale. Les articles cités montrent que bien qu’une cessation d'activité puisse être reconnue sans formalités excessives, il est indispensable de suivre les procédures administratives appropriées pour en attester.
> "Toutefois, le contribuable qui cesse toute activité dans un établissement n'est pas redevable de la cotisation foncière des entreprises pour les mois restant à courir [...] sauf en cas de cession de l'activité." - CGI - Article 1478
2. Contexte juridique : Le cadre légal, incluant le CGI relatif à la CFE et la taxe pour frais de chambre de commerce, reflète la nécessité pour les contribuables d’admirer leur statut d'activité afin d’éviter des redressements fiscaux.
> "Il résulte de ce qui précède que la société requérante n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de la Guadeloupe a rejeté ses demandes."
En conclusion, cette décision souligne la nécessité de justifier la cessation d'activité de manière rigoureuse face à des obligations fiscales claires, ce qui pourrait avoir des implications significatives pour d'autres entreprises dans des situations similaires.