Résumé de la décision
La société Constructel constructions et télécommunications a contesté une ordonnance de la cour administrative d'appel de Bordeaux déclarant sa requête d'appel tardive contre un jugement du tribunal administratif de la Martinique. La société a demandé l'annulation de cette ordonnance en raison d'une prétendue erreur matérielle, arguant que la notification du jugement avait été effectuée le 22 novembre 2019, ce qui prolongerait le délai d'appel, qui n'était pas expiré au moment de l'enregistrement de sa requête le 22 janvier 2020. La cour a admis la requête en rectification d'erreur matérielle et a annulé l'ordonnance précédente, rouvrant l'instruction.
Arguments pertinents
1. Erreur matérielle : La cour a constaté que l'ordonnance du 19 août 2020 était fondée sur une date erronée pour la notification de la décision contestée : "Le jugement contesté lui a été notifié le 22 novembre 2019 et non comme l'a retenu l'ordonnance contestée le 20 novembre 2019." Cela a conduit à une conclusion incorrecte sur la recevabilité de la requête d'appel.
2. Recevabilité de la requête : En raison de cette erreur, la requête d'appel de la société était en réalité dans les délais. La cour a souligné que le délai d'appel courait jusqu'au 22 janvier 2020, rendant la requête parfaitement recevable : "Dès lors le délai d'appel, qui courait jusqu'au 22 janvier 2020, n'était pas expiré lors du dépôt de la requête d'appel le 22 janvier 2020."
Interprétations et citations légales
1. Article sur la rectification d'erreur matérielle : La décision repose sur l'interprétation de l'article R. 833-1 du code de justice administrative, qui stipule que "lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction une demande de rectification". Cela souligne que la rectification est possible lorsque l'erreur n'est pas imputable à la requérante et a eu des conséquences juridiques sur l'issue.
2. Délai d'appel : La cour s'est référée à l'article R. 811-2 du code de justice administrative, précisant que le délai d'appel est généralement de deux mois à partir de la notification. Cette règle contribue à déterminer la dynamique temporelle des procédures administratives, et dans ce cas, la rectification a permis de corriger une interprétation erronée qui conduisait à une décision infondée sur le caractère tardif de la requête.
En résumé, la cour a reconnu une erreur matérielle dans le traitement de la notification qui a eu un impact direct sur la recevabilité de l'appel, illustrant l'importance de la vérification rigoureuse des délais dans le cadre du droit administratif.