Résumé de la décision :
M. B...A..., ressortissant marocain, a contesté un arrêté du 27 avril 2015 signé par le préfet de Tarn-et-Garonne qui a rejeté sa demande de titre de séjour et l'a sommé de quitter le territoire français. Le tribunal administratif de Toulouse a rejeté sa requête le 29 septembre 2015. En appel, M. A... demande l’annulation de cette décision et de l'arrêté préfectoral. La cour a finalement rejeté sa requête, confirmant que le préfet avait suffisamment motivé sa décision au regard de la situation personnelle de l’intéressé.
Arguments pertinents :
1. Motivation de la décision : Le jugement indique que l'arrêté préfectoral contient les mentions de droit et de fait qui le fondent. Le préfet n'est pas tenu de rappeler chaque élément de fait constituant la situation personnelle de M. A..., tant que la décision est suffisamment motivée.
- Citation : "Dès lors que l'arrêté comporte les mentions de droit et de fait qui la fondent, le préfet de Tarn-et-Garonne [...] n'a pas méconnu l'obligation de motivation de sa décision."
2. Respect de la vie privée et familiale : Conformément à l'article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, la cour a déterminé que le refus de séjour ne détériorait pas de manière disproportionnée les droits de M. A... en matière de respect de sa vie privée et familiale, compte tenu de sa situation, notamment de son célibat et de l'absence d'enfants à charge.
- Citation : "Le refus de régulariser sa situation administrative n'a pas porté à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée au regard des motifs qui lui ont été opposés."
3. Absence de lien avec le marché du travail : M. A... ne pouvait invoquer l'accord franco-marocain pour justifier un titre de séjour, car il ne présentait pas de contrat de travail ou de promesse d'embauche.
- Citation : "Il ne justifie d'aucune promesse d'embauche ou contrat de travail."
Interprétations et citations légales :
1. Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale, mais il permet des ingérences si celles-ci sont justifiées par un intérêt légitime, ce qui était le cas ici.
- Citation : "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique [...] que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire".
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article énonce les conditions dans lesquelles un titre de séjour peut être accordé, notamment l’appréciation des liens personnels et familiaux de l'étranger.
- Citation : "Les liens personnels et familiaux en France, appréciés notamment au regard de leur intensité, de leur ancienneté et de leur stabilité...".
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Dans ce cas, cet article indique que les frais d'une partie perdante ne peuvent pas être mis à la charge de l'État qui ne l'est pas dans cette instance.
- Citation : "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de l'État, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, la somme que M. A...demande".
En somme, la décision de la cour souligne le respect des procédures administratives en matière de séjour des étrangers, tout en contextualisant la protection des droits humains dans une balance avec l'ordre public et les lois nationales.