Résumé de la décision
La société L'Alzou a introduit une requête le 24 septembre 2020 devant la Cour administrative d'appel visant à annuler une ordonnance du tribunal administratif de Toulouse du 2 juin 2020, qui avait rejeté sa demande de restitution du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) pour un montant de 7 625 euros. La société conteste le rejet en soutenant que les délais de déclaration n'affectaient pas sa capacité à réclamer ce crédit. Toutefois, le 22 janvier 2021, l'administration a accordé ce CICE à L'Alzou, rendant la procédure inutile. La Cour a décidé qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur la requête et a condamné l'État à verser 500 euros à la société au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
Les arguments juridiques principaux de la décision de la cour résident dans l'interprétation des délais de dépôt des demandes de CICE. La société L'Alzou conteste que l'absence de dépôt dans les délais de la déclaration n° 2065 entraînait la déchéance de sa créance. Elle se base sur l'article 49 septies Q de l'annexe III au code général des impôts, qui, selon elle, ne sanctionne pas la présentation d'une réclamation tant que celle-ci est effectuée dans les délais prévus par l'article R. 196-1 du livre des procédures fiscales. Ainsi, la réclamation étant antérieure à l'échéance du délai de deux ans, la demande n'était pas tardive. Ce raisonnement s'est avéré superflu puisque le CICE a finalement été accordé par l'administration.
Interprétations et citations légales
La décision de la cour fait référence à plusieurs textes de loi et principes juridiques, notamment :
1. Code général des impôts - Article 49 septies Q : Cet article précisait les conditions d'attribution du crédit d'impôt compétitivité emploi et a été invoqué pour examiner les délais et la possibilité de réclamer ce crédit. Il est important de noter que cet article stipule que le crédit ne peut être exigé que si les demandes de remboursement sont faites dans les délais impartis. Cependant, la société L'Alzou soutenait que cette disposition ne faisait pas obstacle à la possibilité de présenter une réclamation valide dans le cadre des règles de procédure.
2. Code des procédures fiscales - Article R. 196-1 : Cet article réglemente les délais de réclamation et les modalités de saisine des autorités fiscales. L'argument de la société L'Alzou selon lequel sa réclamation, faite dans les délais prévus, demeurait valide, repose sur la réglementation entourant les droits de recours contre les décisions administratives fiscales.
En conclusion, la Cour a opté pour la procédure en prenant en compte le fait que l'administration fiscale a finalement accédé à la demande de restitution du CICE, ainsi faisant disparaître le besoin de statuer sur la requête initiale. Le prononcé d'une somme de 500 euros au titre des frais de justice s’aligne avec les principes de juste répartition des coûts des litiges.