Résumé de la décision
La société d'exploitation du parc éolien "Le Souffle des Pellicornes" a demandé l'annulation de l'arrêté du préfet du Nord du 22 octobre 2020, qui imposait des prescriptions restrictives en raison d'une mortalité élevée de l'avifaune observée dans son parc éolien. Malgré les arguments avancés par la société sur l'impact économique de ces prescriptions, le juge des référés a ordonné le rejet de la requête. Il a estimé que la société n'a pas démontré l'urgence de la situation et que les mesures imposées ne compromettaient pas la sécurité des espèces protégées.
Arguments pertinents
1. Cadre juridique de la suspension :
Le juge rappelle que, selon l'article L. 521-1 du Code de justice administrative, une suspension peut être ordonnée si "l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision".
2. Absence d'un moyen sérieux :
Le juge a noté que la société n'a pas fourni d'éléments probants affirmant que les prescriptions nuiraient gravement à sa situation financière ou à sa capacité d’exécution des prescriptions. La requête n'établit pas de "danger" pour l'avifaune concernée en cas de poursuite de l'exploitation.
3. Impact économique insuffisant :
Bien que la société ait signalé un chiffre d'affaires significativement affecté, elle n'a pas "justifié que cette diminution aurait significativement affecté son résultat". Cela suggère que les arguments économiques seuls ne peuvent suffire à prouver l'urgence.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-1 :
Cet article précise que le juge peut ordonner la suspension d'une décision administrative en cas de doute sérieux sur sa légalité, tout en insistant sur la nécessité de prouver "l'urgence". Ce principe est fondamental dans l'examen des requêtes en référé et rappelle la charge de la preuve pesant sur la partie requérante.
2. Code de justice administrative - Article R. 522-1 :
Cet article stipule que la requête doit "justifier de l'urgence de l'affaire". Le juge a défini l'absence de preuve d'urgence comme étant déterminante pour le rejet de la requête. Cela illustre l'importance d'une argumentation solide et documentée lors d'une demande de suspension.
3. Situation de l'avifaune :
L’argument selon lequel la poursuite de l'exploitation des éoliennes ne mettrait pas en danger l'espèce protégée répond à une double exigence légale : la préservation de l'environnement et la justification de l'impact économique pour l'exploitant. Le juge a souligné que la société n'a pas prouvé que ses activités n'étaient pas en conformité avec les exigences de protection de l'environnement.
En somme, cette décision rappelle l'importance de la rigueur dans la justification de l'urgente et les implications juridiques liées à l'exploitation d'infrastructures ayant un impact environnemental, ainsi que la balance entre les enjeux économiques et écologiques.