Résumé de la décision
Dans l'affaire N°19DA00539, Mme D...F..., M. A...F... et l'EARL de la Bellevue ont contesté la décision du tribunal administratif d'Amiens, qui avait rejeté leur demande d'annulation d'une autorisation préfectorale donnée à Mme B... pour exploiter des terres agricoles. Les requérants ont sollicité, par voie de référé, la communication de pièces qu'ils estimaient nécessaires au jugement de leur appel en cours. Cependant, le juge des référés a rejeté leur demande, considérant qu'il n'appartenait pas à ce juge de se substituer à la chambre d'instruction du recours d'appel déjà formé.
Arguments pertinents
1. Inutilité de la requête en référé : Le juge a rappelé que "lorsqu'un tel recours a déjà été formé, une demande présentée au juge des référés portant sur la communication de pièces utiles à la solution du litige est dépourvue d'utilité". Cela signifie que la procédure de référé ne peut être utilisée pour contourner la compétence du juge saisi du litige principal.
2. Pouvoirs du juge des référés : En citant l'article L. 521-3 du code de justice administrative, le jugement souligne que même si le juge des référés peut ordonner des mesures utiles en cas d'urgence, sans obstacle à l'exécution des décisions administratives, il n'est pas compétent pour ordonner des communications qui relèvent du pouvoir d'instruction du juge du litige principal.
Interprétations et citations légales
L'article L. 521-3 du Code de justice administrative est central dans la décision, et son utilisation illustre les limites des pouvoirs du juge des référés. Voici le passage pertinent :
- Code de justice administrative - Article L. 521-3 : "En cas d'urgence et sur simple requête qui sera recevable même en l'absence de décision administrative préalable, le juge des référés peut ordonner toutes autres mesures utiles sans faire obstacle à l'exécution d'aucune décision administrative."
L’interprétation de cet article par le juge dans cette affaire indique que même si le juge des référés a un rôle d’urgence et de facilitation, il ne doit pas empiéter sur le champ de compétence de la juridiction instruite du litige principal. Ce raisonnement montre que la fonction du juge des référés est limitée par l’existence d’une procédure d’appel déjà engagée, soulignant ainsi l'importance de l'épuisement des voies de recours dans le cadre du droit administratif.
En conséquence, la décision a été de rejeter la requête de M. et Mme F... ainsi que de l'EARL de la Bellevue, affirmant que le juge des référés ne pouvait pas procéder à des communications de pièces, ce qui aurait relevé de la compétence exclusive de la chambre d'appel.